Algérie

Des professionnels exercent dans la clandestinité



Inédite, inhabituelle ou encore affligeante, tels sont entre autres les adjectifs utilisés pour qualifier la situation qui prévaut à Mascara en cette éprouvante et contraignante épreuve de confinement somme toute justifié. En effet, ce concours de circonstance a complètement bouleversé le quotidien de la population dont une grande partie ne peut pas ou refuse de s'adapter à ce nouveau train de vie et de se rendre à l'évidence de la dure réalité à laquelle elle est confrontée.Néanmoins, force est de constater que certaines familles ressentent plus durement les effets de ce confinement que d'autres, notamment celles dont les chefs de famille exercent une profession plus ou moins directement touchée à l'instar des restaurateurs, des gérants de café, des commerçants en effets vestimentaires, de chaussures, des chauffeurs de taxi, des coiffeurs, des exploitants de bains maures et douches, des bijoutiers etc?
Astreints à cesser d'exercer leurs activités, ces commerçants se retrouvent du jour au lendemain au chômage. Si certains disposent de moyens et d'économies pour faire face à la situation, d'autres par contre éprouvent des difficultés pour subvenir à leurs besoins, car ils vivent au jour le jour. Pour combler ce vide, certains professionnels sont contraints d'exercer clandestinement.
Ainsi des coiffeurs, des exploitants de bains maures et de douches adoptent une stratégie de contournement de cette contrainte pour continuer à faire tourner leur commerce. Ils ouvrent leurs locaux, font rentrer quelques clients, puis baissent le rideau pour travailler en cachette. Une fois leurs clients satisfaits, ils les font sortir puis font entrer une seconde vague et ainsi de suite.
Certains coiffeurs et coiffeuses, leurs valises contenant leurs outils de travail à la main, se rendent directement chez les clients pour leur couper les cheveux. Ils font la tournée à longueur de journée. Mourad, un coiffeur devenu ambulant, raconte : "J'ai une famille à nourrir et si je ne prends pas ce risque je ne parviendrai pas à subvenir à mes besoins et à celui de ma famille d'autant plus que je n'ai pas d'autres ressources et que je dois payer toutes les charges même si je suis en arrêt de travail suite au confinement."
Un exploitant de douches affiche une autre attitude : "Les clients disposent de cabines individuelles. Donc le risque de rapprochement des clients est écarté. En plus, nous prenons toutes nos précautions pour assurer les mesures d'hygiène en nettoyant les cabines après chaque usage.
On nous oblige à travailler au noir et nous le faisons car nous sommes dans le besoin", avoue-t-il. Ainsi des centaines de professionnels se retrouvent, malgré eux, poussés à travailler clandestinement pour, d'un côté, poursuivre leur activité et, de l'autre, rentabiliser leur commerce parce qu'ayant besoin de ressources.

A. B.




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