Algérie

Des professeurs appellent au secours...



Des professeurs appellent au secours...
L'anéantissement d'un Jardin botanique, la destruction de villas à reconstruire sur un autre site. Tout ça pour de simples baraques de chantier de Cosider!La communauté des enseignants chercheurs et étudiants, engagés dans la protection de leur Jardin botanique, maintiennent leur mobilisation pour sauver leur jardin botanique, menacé de destruction par l'entreprise Cosider. Cette dernière compte y installer, dans le cadre du projet d'extension de métro, «de simples baraques de chantier» selon les dires de Cosider, ou «une base logistique» selon la direction de l'école.Au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui affirme que la décision finale de destruction de ce joyau centenaire, patrimoine national, voire universel, reviendra aux scientifiques, les enseignants mobilisés pour sa préservation répondent que même un simple citoyen sait qu'on ne détruit pas un Jardin botanique unique en Algérie, ainsi que ses deux villas centenaires, seulement pour y installer des baraques de chantier. C'est du bon sens, Monsieur le ministre.Quant à l'aspect scientifique de ce projet de destruction, ces enseignants chercheurs rejettent d'un bloc le fameux protocole d'accord cité par le directeur de l'école les informant le 7 octobre dernier, à la veille de leur sit-in de contestation du dimanche 11 octobre, que «le jardin botanique sera réquisitionné pendant une durée de 48 mois pour installer une base logistique» et que «les arbres déplacés seront re-transplantés à leurs endroits initiaux dès la fin du projet».Des arbres centenaires quittant leur jardin botanique, pour y revenir après 48 mois, C'est du jamais-vu! Parler de «nomadisation» d'arbres centenaires et de la technique de transplantation dans la configuration du parc centenaire de l'Ensa, nous conduirait à tomber dans le ridicule, disent ces enseignants chercheurs. Nous allons finir par être la risée de nos pairs en Algérie et à l'étranger. Plus grave encore, selon le message du directeur de l'école, les villas du Jardin botanique seront reconstruites sur un autre site de l'école et «Cosider a donné son accord pour la prise en charge de cette opération».Pourquoi détruire les habitations de ce Jardin botanique, pour les reconstruire ailleurs, pour installer de simples baraques de chantier'Nul besoin d'un débat scientifique pour conclure que cette question de destruction et de reconstruction de villas est de l'ordre de l'inacceptable.Il suffit d'un minimum de bon sens et de conscience pour la rejeter, disent ces enseignants. L'engagement de Cosider à construire des villas sur les terres de l'Ensa, soulève des questions fondamentales au plan économique et juridique. Comment Cosider peut-elle construire des logements sur un terrain dont elle n'est pas propriétaire' Pourquoi tant d'investissements, pour l'installation de «simples baraques de chantier»'Vis-à-vis des futures générations d'étudiants et de chercheurs, la communauté engagée dans la sauvegarde du Jardin botanique de l'Ensa refuse donc de cautionner ce projet absurde qui ne repose sur aucun argument.Ils demandent au ministre de l'Enseignement supérieur d'intervenir et de mettre fin à ce faux débat qui détourne l'unique grande école en agronomie en Algérie de ses missions de formation et de recherche, en pleine rentrée universitaire.Mieux encore, la sortie de crise est possible. Les enseignants chercheurs estiment que ce problème qui risque de conduire l'école dans l'impasse n'aurait même pas du se poser dans la mesure où juste en face du Jardin botanique dont la destruction est programmée, il existe un terrain vague, abandonné, en dehors de l'enceinte de l'école, et donc parfait pour accueillir des baraques de chantier.Les enseignants et étudiants engagés dans la sauvegarde de ce Jardin botanique affirment qu'ils sont déterminés à défendre l'intégrité de leur établissement jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. Ils estiment que leur mobilisation qui prend une dimension nationale, est dans l'intérêt de la formation et de la recherche agronomiques, indissociables de la sécurité alimentaire de l'Algérie.




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