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Des proches inconsolables Suicide des trois garçons à Tizi Ouzou



Une foule nombreuse a accompagné Henna Mohand Akli, Nechab Karim et Douzene Mohamed à leur dernière demeure l Les parents sont encore sous le choc, des camarades de classe ou de jeu plongés dans la stupeur... Le suicide des trois garçons est un traumatisme duquel l'entourage aura du mal à se relever.
Mayass, 12 ans, était le premier à faire la découverte macabre du deuxième garçon qui s'est donné la mort lundi à Tizi Rached. «J'ai regardé par la fenêtre de l'huilerie. Il était pendu à une poutre à l'aide d'une courroie. Je l'ai appelé, il n'a pas répondu.»
Trois jours après le drame, il est encore sous le choc de la perte cruelle de son ami Nechab Karim, âgé de 12 ans. Péniblement, il raconte les dernières heures de celui que tout le monde prénommait Zidane.
Une maudite journée printanière
«Lundi vers 15h, je suis passé chez lui avec mes copains pour l'inviter à se joindre à une partie de football tout près d'une huilerie abandonnée qui nous servait de lieu de rencontre. Il était en train de regarder la télévision. Il m'avait répondu : 'Patientez un peu. Juste le temps de visionner la dernière action du film et je vous rejoins au stade. On est rentrés chez nous pour le goûter et en arrivant au lieu de notre rendez-vous habituel, une demi-heure plus tard, on pensait qu'il nous avait faussé compagnie. Nous l'avions cherché. Il a fait ce qu'il a fait.»
A aucun moment, Mayass ne prononcera le mot de cette mort absurde qui a ravi à l'affection des siens le jeune enfant.
Barbe hirsute, la mine défaite, Nafaâ, le père du défunt, dit n'avoir rien constaté d'anormal chez son fils en cette maudite journée printanière : «Le matin, il nous avait fait des achats avant de descendre au champ pour cueillir des plantes aromatiques. La veille, il avait acheté un téléphone portable et une puce. Il était très content. Il avait passé la journée à parler avec ses cousines.»
Des personnes interrogées à Ikhriven, un village déshérité relevant de la commune de Tizi Rached, où réside la famille de la victime, ne tarissent pas d'éloges sur Zidane. «C'était un garçon joyeux qui aimait côtoyer les autres enfants. Il avait une conduite exemplaire. Personne n'imaginait qu'il allait commettre un tel acte. Sa disparition nous a bouleversés», dit un vieux monsieur en larmes, affalé sur un tabouret devant le domicile mortuaire.
Des centaines de personnes ont assisté hier à l'enterrement du jeune garçon. Des enseignants et de nombreux élèves de l'école primaire, où était scolarisé le défunt, étaient présents.
A 5 km d'Ikhriven, une autre procession a accompagné à sa dernière demeure Henna Mohand Akli, dit Sadek, 11 ans, à Ibahlal, qui s'est avéré trop exigu pour contenir villageois, écoliers, enseignants et anonymes venus rendre un ultime hommage à Mohand Akli.
Impératif soutien psychologique
Rencontré devant sa maison, Henna Ali, père du défunt, dit ne rien comprendre à cette mort absurde qui a happé deux garçons le même jour et à une heure d'intervalle. «Mon fils avait passé la journée du lundi au CEM de Tala Amara, où il suivait des cours de rattrapage. Je n'avais rien décelé d'anormal quant à son comportement. Comme d'habitude, il m'avait salué avant de sortir. De retour à la maison vers 16h, il a dit à sa mère qu'il allait jouer au football avec ses amis avant de changer d'avis. C'est alors qu'il a rejoint sa chambre où il se donnera la mort en se pendant à un placard avec sa ceinture de karaté», raconte-t-il, la gorge nouée par le chagrin suite à la disparition tragique de son fils.
«C'était un garçon hyperactif qui aimait aussi le travail physique», témoigne un proche de la famille.
Même stupeur et mêmes interrogations sur ces trois suicides survenus en moins de 48 heures, au village Adrar Aït Qodia, dans la commune d'Aghribs, où a été enterré, mardi, Douzène Mohamed dit Moumoh, 11 ans, retrouvé pendu à un arbre, dimanche dernier, non loin du village. Un psychologue a été requis par les services de l'APC d'Aghribs au profit de l'établissement scolaire que fréquentait la victime.
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