La flambée des prix des produits de consommation continue à fragiliser le
pouvoir d'achat de l'écrasante majorité des ménages. Hormis certains produits
soutenus par les subventions étatiques comme la semoule, le lait ou l'huile de
table, les autres produits alimentaires continuent leur ascension.
Ainsi, la pomme de terre a été
cédée hier jusqu'à 100 DA le kilo dans la majorité des marchés de la ville
d'Oran et rares sont les marchands qui la proposaient à 80 ou 85 DA. Au marché
de gros, son prix a également augmenté et depuis le début de cette semaine, le
féculent a été cédé à 70 DA, voire 75 pour le premier choix. A Alger, le
produit, très disponible, est cédé à 100 DA le kg dans les marchés populaires
de détail et à plus de 120 DA dans certains marchés des quartiers de la
capitale. La pomme de terre est passée de 45 DA, il y a à peine un mois au
double de son prix. Aucune explication logique n'est fournie par les
commerçants concernant cette hausse vertigineuse. Contactés, les services du
ministère de l'Agriculture affirment que cette augmentation est due aux
quantités insuffisantes sur les marchés à cause des dernières intempéries. «
Les agriculteurs trouvent des difficultés pour récolter la pomme de terre à
cause des dernières pluies », dira notre source au département de Benaïssa, qui reconnaît toutefois qu'il existe une
spéculation entretenue dans les marchés de gros et de détail et que la seule
pomme de terre disponible actuellement est celle qui provient de la wilaya d'El
Oued. « Les choses devraient rentrer dans l'ordre dans une quinzaine de jours »,
soutient encore notre source qui ajoute que « ce n'est pas demain la veille
qu'on mettra un terme à la spéculation dans notre pays ». La dernière fois que
le produit a dépassé les 120 DA, c'était en avril 2009. Selon le président du
Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre, M. Séraoui,
cité par l'APS, cette hausse des prix est due aux intempéries de février qui
ont retardé les récoltes. «La récolte de la pomme de terre prévue pour le mois
de février a été décalée d'un mois en raison du gel qui a frappé les zones
productrices suite aux récentes intempéries», a expliqué à l'APS M. Séraoui. Il a cité Mostaganem, une grande wilaya productrice,
où 2.500 hectares
seulement ont pu être récoltés sur les 7.000 ha prévus. La production de «la primeur»
qui devait entrer sur le marché fin février sera récoltée d'ici fin mars à
début avril. «Nous devons attendre jusqu'au début du mois prochain pour voir la
hausse des prix s'estomper», a indiqué M. Séraoui, soulignant
que le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) n'avait pas prévu ce décalage dans la récolte
étant donné que les quantités stockées suffisaient jusqu'à fin février, date de
l'entrée de la nouvelle production sur le marché.
Contacté, le président de la
chambre de l'agriculture de la wilaya d'Oran va dans le même sens, soulignant
la diminution de l'offre, notamment en raison des pertes subies dans la quasi-majorité
des régions productrices, à l'instar de la wilaya de Relizane.
Pour les autres produits agricoles,
la salade est vendue au détail entre 80 et 100 DA, la tomate entre 50 et 70
alors que l'oignon est proposé entre 45 et 50 DA le kilo. Certains légumes
comme la courgette ou les haricots verts ne sont plus à la portée des ménagères
et leur prix est respectivement de 150 et 180 DA. Chez les commerçants, cette
hausse vertigineuse des légumes est inexplicable, étant donné que même si les
producteurs revendiquent une meilleure marge bénéficiaire, le dédoublement des
prix trouve son origine dans l'ampleur de la spéculation, dont les réseaux sont
actifs en raison de la déstructuration du marché laissé aux seuls spéculateurs,
encouragés par le recours au stockage. Cette course pour le profit optimal
attire producteurs et commerçants qui profitent de cette absence des services
de régulation, même si dans les conditions actuelles, il est difficile à ces
derniers d'intervenir sinon des marchandises importantes seront saisies étant
donné que les règles élémentaires de commercialité sont bafouées.
Concernant les fruits, les oranges
en pleine saison sont inaccessibles. La Thomson est proposée entre 140 et 150 DA le kg, alors
que la sanguine est cédée à 80 DA. Les bananes sont jusqu'à 150 DA alors que le
prix des dattes varie entre 350 et 500 DA.
Cette hausse touche également les
autres produits alimentaires tels que les légumes secs et à titre d'exemple, le
kilo de pois chiches coûte désormais 200 DA contre 140 à la fin de l'année
dernière. Pour les pâtes alimentaires, les prix ont connu une hausse d'au moins
20 DA. Pour les oeufs, le prix de l'unité varie entre 10 et 12 DA et selon un
revendeur, l'aviculteur exige en cette période hivernale des prix non négociables
afin de parer à toute éventualité de pertes. Alors que le coût de revient d'une
palette de 30 oeufs ne dépasse pas les 150 DA, le producteur fixe son prix de
vente jusqu'à 280, pour être revendue en demi gros à 300 DA. S'agissant des
viandes, seul le poulet a connu une légère baisse. Toutefois, les prix affichés
actuellement demeurent supérieurs à ceux d'il y a une année avec une différence
d'au moins 30 DA. Pour les viandes rouges, les prix varient entre 900 DA pour
le bovin et 1100 pour l'agneau, tout-venant, alors que pour les parties nobles,
le prix augmente de 200 DA.
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Posté Le : 13/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C & Z M
Source : www.lequotidien-oran.com