Algérie

Des prix qui donnent le tournis



Des prix qui donnent le tournis
"Je viens de dépenser 3000 DA sans acheter la moitié de ce dont j'ai besoin pour la semaine", s'alarme une mère de famille.Dans l'un des magasins de fruits et légumes de la banlieue est d'Oran, un sexagénaire choisit un oignon, prend une poignée de haricots verts, deux oranges, et les présente à la caisse. "Voilà les conséquences de l'austérité, je ne peux pas me permettre plus", lance-t-il. Le caissier, lui, est en pleine discussion avec une dame qui veut acheter pour (seulement) 20 DA de coriandre. "Nous sommes en 2017, la coriandre à 20 DA, ça n'existe plus. C'est 40 DA", s'énerve le jeune homme en rendant la monnaie au sexagénaire désabusé. Bien que de très nombreux commerçants aient procédé aux augmentations des prix fin 2016, avant même l'entrée en vigueur de la loi de finances 2017, les consommateurs semblent les prendre de plein fouet en ce janvier 2017. "Je suis vraiment choquée par la mercuriale, et très inquiète de l'avenir. Je viens de dépenser 3000 DA sans acheter la moitié de ce dont j'ai besoin pour la semaine", s'alarme une mère de famille en faisant le compte de ses dépenses : un peu de pommes de terre à 75 DA le kg, du poivron vert à 150 DA, des petits pois à 100 DA, de la tomate à 150 DA le kg, quelques oignons à 60 DA, 250 g de viande rouge proposée à 1500 DA le kg... "Je voulais des haricots verts et des fruits, mais les prix m'ont très vite refroidie : les haricots verts à 300 DA le kg, les oranges à 200 DA et les bananes à 900 DA, il est évident que c'est hors de portée de ma bourse. D'autant que je devais aussi m'approvisionner en légumes secs."Il est vrai que depuis la fin de l'année dernière, les consommateurs se tiennent le ventre avant de pénétrer dans un marché de fruits et légumes ou un magasin d'alimentation générale. "On ne sait jamais ce qu'ils vont nous sortir de nouveau, et je m'attends toujours au pire", déplore un consommateur qui dit ne pas comprendre que les autorités laissent faire. "On nous explique que c'est la loi du marché, mais l'économie de marché n'a jamais signifié anarchie. Regardez en direction des pays développés, vous constaterez qu'il existe des instruments de régulation et que les prix ne sont jamais aussi fluctuants." Lorsque les commerçants sont interpellés, ils pointent invariablement le doigt vers les grossistes qui, eux, renvoient la balle aux producteurs ou aux importateurs. En réalité, et cela a toujours été le cas depuis le milieu des années 1990, lorsque le prix de la pomme de terre a passé le cap des 40 DA le kilo, ce sont les spéculateurs qui imposent leur volonté à une population abandonnée par les pouvoirs publics. Quant aux associations des consommateurs, c'est à peine si elles jouent les "lanceurs d'alerte", n'ayant pas une capacité de mobilisation ni ne pouvant s'appuyer sur un Etat régulateur. Et si l'on se fiait aux prévisions de la Banque mondiale, l'Algérie devrait subir le vrai choc financier en 2018.S. Ould Ali


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