Algérie

Des prix au rouge


La hausse des prix des viandes rouges tient-elle tête à toutes les mesures mises en ?uvre par les autorités compétentes pour renverser la vapeur, ou ces mesures se sont-elles avérées inefficaces ' Poussé par une inflation galopante, qui touche tous les pays, y compris les pays riches, l'indice des prix à la consommation des produits alimentaires a connu d'une manière générale une hausse très forte au cours des 10 premiers mois de l'année 2022 et de 2021, atteignant 12,06 %, selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), mais ce sont les prix des viandes rouges, avec une hausse 16,04 % pour la viande bovine et 14,95 % pour la viande d'agneau, qui ont le plus éc?uré le Premier ministre. Estimant dans ce sens que « c'est une honte que les prix de la viande rouge atteignent 2000 dinars algériens », et que c'est le moment de reconsidérer l'approche globale, notamment en ce qui concerne « la distribution des fourrages aux vrais éleveurs ». Le ministre de l'Agriculture a de son côté considéré que ces prix sont inacceptables. Assurant que son département prendra bientôt les dispositions nécessaires pour réorganiser le secteur. Mais, est-ce vraiment la bonne approche ' Une réorganisation du secteur peut prendre du temps, beaucoup de temps, alors que le problème de la flambée des prix des viandes rouges, qui a atteint un niveau record, nécessite une intervention urgente pour « casser les prix ». Des expériences passées sur ce registre ont dévoilé la complexité de la régulation des prix des viandes rouges. Un marché qui brasse des dizaines de milliards a forcément derrière de puissants spéculateurs qui imposent le diktat de ses prix. Et, toujours d'après ces expériences, il ne faut jamais se fier aux promesses et aux assurances avancées par les éleveurs pour faire baisser les prix, qui n'ont peut être eux-mêmes (les vrais éleveurs) aucune influence sur un marché dominé par les extra professionnels. Les explications données au début de l'automne, qui ont prétendu que la cause de la hausse phénoménale des prix des viandes rouges est due à l'augmentation de la demande engendrée par l'Aïd El Adha et le grand nombre de fêtes de mariages, n'ont pas résisté devant la persistance de cette hausse jusqu'au début de l'hiver. Pratiquement, toutes les explications avancées sur ce plan, ainsi que les promesses de revenir à des prix raisonnables, sont faites pour berner l'opinion et les pouvoirs publics.Il suffit qu'on parle des initiatives d'importation de viandes rouges pour que la frénésie s'empare de ceux qui tirent de gros profits de cette situation de gel des importations des viandes rouges. Et, on fait tout pour que ce gel perdure, allant jusqu'à faire pression sur les autorités en faisant valoir la protection de la production nationale. Mais de quelle protection parle-t-on quand le consommateur n'arrive plus à acheter de la viande rouge ' Le ramadhan n'est pas si loin, et s'il y a une réelle volonté d'importer les viandes rouges pour casser les prix, mieux vaut le faire dès à présent pour couper l'herbe sous les pieds des spéculateurs, qui attendent avec impatience ce pic de la consommation des viandes rouges.
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