Algérie

Des pratiques à revoir



Des pratiques à revoir
Pourtant, au lancement de cette lumineuse idée, il y a quelque temps, des dizaines d'unions sacrées ont été scellées conformément à une dot ne dépassant pas les 60 000 DA, plus certaines conditions abordables.Dans toute la partie sud de la wilaya de Mila : Téleghma, Oued Seguene, M'chira et jusqu'aux confins de la wilaya d'Oum El Bouaghi (Aïn M'lila, Souk Naâmane), c'était carrément le retour aux anciennes traditions des mariages qui s'est opéré, il y a quelque temps.Des imams, appuyés par quelques notabilités de la région, ont impulsé cette initiative, qui a permis à des célibataires endurcis de convoler en justes noces.De nouvelles règles allégeant les conditions matérielles du mariage ont ainsi été instaurées. Preuve en est que la dot (essadak) est depuis, plafonnée à 60 000 DA assortie de 2 quintaux de laine (ne pas confondre avec le prix présent du quintal de laine qui a pris de l'altitude). Les coutumes alimentaires ont été, à leur tour, revues à la baisse. Trêve de prodigalité et de faste, car après une chorba (frik ou au vermicelle), les convives auront droit à un succulent couscous.La «djaria» (il s'agit dans le jargon local du trousseau de la mariée), à la charge du mari, a également disparu des m?urs. Selon quelques imams, «l'abolition de cette obligation onéreuse est de nature à alléger les dépenses inhérentes au mariage et à préserver l'intimité des deux conjoints».Dans cette partie réputée pour être un haut lieu du conservatisme et de «Ârouchia», le chamboulement des traditions matrimoniales a été si avancé que près de 50% des mariages ont été célébrés dans ce cadre précis. En fin d'après-midi, la mariée (généralement dans une robe blanche resplendissante) se meut dans un cortège de voitures vers le domicile conjugal, où les convives sont invités à un dîner maison et une soirée égayée jusqu'à une heure tardive par une troupe folklorique (zorna, bendir, rahaba et madaha). Aux dires de quelques notables de la ville de Téleghma, «il est impossible de maintenir la pratique du mariage avec une dot de 60 000 DA, sachant que le pouvoir d'achat et la vie de tous les jours sont de plus en plus durs».


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