Algérie

Des postulants sous pression du front anti-IVe mandat



Des postulants sous pression du front anti-IVe mandat
A quelques heures de la date buttoir du dépôt par les candidats à la candidature de leurs listes de signatures auprès du Conseil constitutionnel, l'on peut avancer avec certitude qu'ils ne seront pas nombreux à accomplir la formalité. Sur la centaine de postulants ayant fait enregistrer leur intention au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, ils ne sont en effet qu'une poignée à se dire avoir récolté le nombre de signatures exigibles d'élus ou de citoyens.L'on y trouve des chefs de partis ou des personnalités nationales. Il s'agit des deux ex-chefs de gouvernement Ahmed Benbitour et Ali Benflis, de Moussa Touati, patron du FNA, Louiza Hanoun son aller ego au Parti des travailleurs, Fawzi Rebaïn d'Ahd 54 et plus surprenant de Belaïd Abdelaziz du parti El Moustakbel. Parmi ces candidats potentiels, ce dernier et l'ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour sont les seuls à postuler pour une première fois à la participation dans la compétition de la présidentielle. Sous réserve que le Conseil constitutionnel déclare conformes leurs candidatures, ce seront donc ces postulants qui vont croiser le fer pour l'élection présidentielle à laquelle ils ont décidé de prendre part en n'ignorant pas que la majorité des Algériens ne leur accordent aucune chance du moment que le président Bouteflika a décidé de briguer sa réélection.Leur volonté affichée à aller au bout de leur intention est diversement appréciée au sein de l'opinion publique surtout dans les milieux qui, opposés à un quatrième mandat, prônent le boycott de l'élection présidentielle en vue de disqualifier son résultat dont ils ne doutent pas qu'il est déjà arrêté par le pouvoir en faveur de son candidat. Ils n'ignorent pas qu'en restant en course ils encourent l'accusation de se prêter à une mascarade électorale dont consciemment ou non ils contribuent à l'illusion de son ouverture.Les deux ex-chefs de gouvernement, Benbitour et Benflis, se sont eux-mêmes fermé la porte de sortie du retrait de la compétition en annonçant qu'ils s'y sont engagés que Bouteflika y participe ou non. Il leur sera difficile de se dédire en prétextant que la présence de celui-ci fausse la confrontation électorale. Benflis semble toutefois ne pas écarter qu'il pourrait finalement renoncer. C'est en tout cas l'impression qu'il donne en multipliant les dénonciations sur le verrouillage médiatique auquel se heurtent ses préparatifs électoraux et l'étouffement des voix des anti-quatrième mandat.Quant aux autres postulants, tout en affichant la conviction que l'élection présidentielle ne sera ni régulière ni transparente, ils justifient leur participation en arguant que le boycott de la présidentielle est une menace pour la stabilité et la souveraineté nationales. Justification qui fait débat et leur vaut d'être soupçonnés de rouler pour le pouvoir en échange d'un retour d'ascenseur de sa part. Il est enfin incontestable que le défilé des prétendants à la candidature devant le Conseil constitutionnel est attendu non pas pour le passage des compétiteurs potentiels du président candidat mais pour la façon dont celui-ci accomplira cette obligation.




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