Des ports de pêche en deçà des normesBoumerdes : les autres articles

Les infrastructures portuaires dont dispose la wilaya de Boumerdès ne répondent nullement aux normes requises.Les pêcheurs de la région éprouvent encore d'énormes difficultés à accoster leurs embarcations, notamment au niveau des ports Dellys et de Zemmouri El Bahri où l'activité de la pêche se transmet encore de père en fils.
Les quais sont très exigus car n'ayant fait l'objet d'aucune opération d'extension. Ce problème, et tant d'autres encore, avait poussé de nombreux marins pêcheurs à changer d'activité. Leur nombre, estimé à environ 3.700, baisse d'année en année. De même pour la production halieutique qui n'a pas atteint les 10.000 tonnes durant l'année précédente alors qu'elle était de 17.000 tonnes en 2006 et 16.000 t. en 2007. Il faut rappeler aussi que la gestion des ports dépend à ce jour de trois départements ministériels.
Le transport relève du ministère éponyme, alors que l'inscription et la réalisation des projets se fait par le ministère des travaux publics. Ce qui complique le travail des pêcheurs, qui se retrouvent parfois dans l'ambiguïté, ne sachant plus à quelle porte frapper pour exposer leurs doléances. Le développement du secteur ne peut être amorcé qu'à travers la réalisation des projets structurants, annoncés depuis plusieurs années. L'extension et l'aménagement du bassin du port de Dellys n'est toujours pas effectué, et ce, malgré l'achèvement des études de la première phase. Même la halle à marrée et la poissonnerie n'y sont pas encore lancées.
La responsable du service des projets maritimes à la DTP de Boumerdès, Mme Mecied, a cité de nombreux autres projets qui restent encore au stade d'études, dont un abri de pêche à Kaous (Dellys), un port de plaisance à Boumerdès. À cela on peut ajouter une zone d'activité d'une surface de 20 ha à Zemmouri El Bahri et qui sera dédiée exclusivement aux métiers de la pêche. C'est dire que tout reste à faire pour permettre à la population locale de tirer profit de la façade maritime de la wilaya. Aujourd'hui, d'aucuns se demandent pourquoi les pouvoirs publics n'avaient pas donné le feu vert au patron de Cevital pour réaliser le projet du grand port «Cap 2015» en eaux profondes, à Cap Djenet.
Un projet qui a suscité de grands espoirs parmi les habitants de la région, de par sa consistance et le nombre de postes d'emploi (plus d'un million) qu'il pourrait générer. M. Rebrab comptait y réaliser le plus grand port de toute la méditerranée. Il envisageait de réaliser un port qui s'étendra sur 20 kilomètres. Il y a prévu la construction de plusieurs usines, dont un complexe de pétrochimie, un complexe de production d'aluminium, des usines de construction navale, d'automobiles, des stations de production d'électricité, etc. Malheureusement, ces projets qui ont fait rêver des milliers d'Algériens n'ont pas eu l'aval des autorités centrales, et ce, malgré la saturation de la plupart des ports du pays.