Algérie

Des populations distantes et des candidats téméraires à Béjaïa Bilan de trois semaines de campagne électorale


Des populations distantes et des candidats téméraires à Béjaïa                                    Bilan de trois semaines de campagne électorale
Photo : Riad
De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar

La campagne électorale, qui vient de s'achever, a été ardue à travers l'ensemble des municipalités de la wilaya de Béjaïa. Non pas en raison d'une compétition serrée entre les différents prétendants, mais à cause du désintérêt des populations pour la chose politique. Les candidats en lice aux assemblées locales n'ont pas eu la tâche facile face à un électorat froid, blasé. Au cours de trois semaines d'activisme forcené, les meetings populaires, dignes de ce nom, se comptent sur les doigts d'une seule main. Echaudés par les expériences précédentes, les citoyens ne croient plus aux discours prometteurs des postulants qui, une fois élus, oublient vite leurs serments, et 'uvrent exclusivement pour leurs propres intérêts et ceux de leurs clientèles. Même les partis prétendument bien ancrés dans la région ont peiné pour se faire écouter. Cette indifférence ambiante a contraint toutes les formations engagées dans la course à aller à la rencontre des citoyens dans les quartiers populaires, les villages et les places publiques. Matériels de sonorisation en bandoulière, les aspirants au mandat local font le «show» sur la placette du village, à proximité d'un café bien fréquenté ou à l'entrée d'une cité populaire. Ainsi, l'auditoire est, en quelque sorte, forcé d'écouter ou, du moins, s'attarder quelques minutes par curiosité. Les panneaux d'affichage étant boudés par les passants, les colleurs de posters ont conséquemment recouvert tous les espaces urbains sans distinction. Rien n'a échappé à leur furie : devantures de magasins, poteaux électriques, murets, façades des établissements publics et, par endroit, mêmes les plaques de signalisation routière ont été tapissés de portraits multicolores. Les excès enregistrés dans ce domaine dépassent tout entendement. Au lendemain de l'élection, il va falloir lancer des chantiers pour tout remettre à neuf. Voilà, en somme, l'ambiance générale qui a caractérisé la campagne de bout en bout. Malgré la «déconnexion» des populations, partis politiques et listes indépendantes n'ont pas baissé les bras, prônant le changement, le développement local, la valorisation du bien public et la prise en charge des doléances légitimes des citoyens. Mobilisant députés et cadres du parti, le FFS, par la voix de son premier secrétaire, Ali Laskri, se promet de faire barrage aux mafias et autres groupes de pression à travers son action pour «l'élargissement des prérogatives des assemblées locales». Le RCD place sa participation dans la même optique. «Contrer les tentations prédatrices», résume Nordine Aït Hamouda au cours d'un meeting au chef-lieu de wilaya. Le FLN, qui couve toujours une profonde crise organique, fait du développement local - à travers la concrétisation des grands projets du président de la République- son cheval de bataille. Dans le même ordre d'idées, le RND plaide la consolidation de la stabilité sociale. Lors de son meeting électoral, Ahmed Ouyahia a souligné l'impératif de la «stabilité» pour le parachèvement de l''uvre de développement amorcée au cours des dix dernières années. La gauche, à travers la présence du PST, milite pour «la justice sociale». S'adressant aux couches marginalisées, aux chômeurs, aux syndicalistes et aux travailleurs, Mahmoud Rachedi appelle à la mobilisation générale pour «faire entendre la voix de la majorité».
Tous les autres leaders des formations politiques ont pareillement mis l'index sur la transparence dans la gestion des affaires publiques, la consultation des citoyens dans la prise de décision et l'amélioration du quotidien des populations. L'écho de tous ces discours reste pour le moment confus. Dans la soirée de jeudi prochain, on sera définitivement fixé.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)