Des poids lourds politiques américains opposés

Après le mouvement associatif et la justice, c'est au tour des anciens responsables au sein d'administrations démocrates ou républicaines de dénoncer le nouveau décret migratoire du président Donald Trump. Parmi les 134 signataires d'une lettre adressée au Président américain, à plusieurs ministres dont le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, le secrétaire à la Défense James Mattis, le ministre de la Justice Jeff Sessions ou le secrétaire à la Sécurité intérieure John Kelly figurent des personnalités très connues. On citera du côté républicain, l'ancien diplomate Nicholas Burns, l'ex-directeur du contre-terrorisme au Conseil de sécurité nationale Richard Clarke et l'ex-sous-secrétaire à la Défense américaine Michele Flournoy. Côté démocrate, on retrouve l'ex-secrétaire d'Etat Madeleine Albright, l'ancienne secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano, l'ex-conseillère à la Sécurité nationale Susan Rice et l'ex-directeur du Centre national antiterroriste Matthew Olsen. Estimant que le décret migratoire fragilisait la sécurité nationale et les intérêts du pays autant que sa version originale, ces personnalités affirment dans la lettre qu'"il enverra aux musulmans, y compris à ceux qui sont victimes ou qui combattent le groupe Etat islamique, un message renforçant la campagne de propagande (...) affirmant faussement que les Etats-Unis sont en guerre contre l'islam"."Au contraire, accueillir les réfugiés et voyageurs musulmans met au jour les mensonges des terroristes et contrecarre leur vision faussée", poursuivent-ils. "Des interdictions telles que celles prévues dans le décret portent atteinte à la Sécurité nationale américaine et au-delà, à la dignité de notre grand pays", souligne la lettre, datée de vendredi et qui fait écho aux arguments développés devant les tribunaux par plusieurs Etats américains. Les signataires mettent en exergue le fait que le décret affaiblit la capacité de ce pays à assumer un rôle dirigeant mondial et met en péril nos intérêts de sécurité nationale en ne soutenant pas la stabilité de nos alliés qui se débattent pour accueillir un grand nombre de réfugiés.Merzak Tigrine