Algérie

des plaques toponymiques à côté de la... plaque Alors que nous célébrons le Cinquantenaire de l'Indépendance



des plaques toponymiques à côté de la... plaque                                    Alors que nous célébrons le Cinquantenaire de l'Indépendance
S'il est des bourdes (sur le plan lexical) transcrites sur des plaques toponymiques que le commun des citoyens ne peut remarquer, il en est d'autres, par contre, qui dans le fond narguent, induisent la postérité en erreur, non sans porter un coup à notre histoire. Voire à notre mémoire collective.
En ce 50e anniversaire de l'Indépendance, que l'on célèbre par-ci par- là à travers le pays, certaines plaques toponymiques, apposées aux coins des rues d'Alger, portent toujours des noms de personnalités dont le citoyen lambda ignore le bien-fondé. Après la rue Louis Rouget (voleur de poules au XVIIe siècle devenu un «héros français») sise à El Biar et qui n'a été rebaptisée que dernièrement, rue du 1er Novembre 1954 ; la rue Louis Paysant (au nom d'un soldat français ayant purgé une peine dans un camp de concentration allemand lors de la Seconde Guerre mondiale), sise à Bab El Oued, dont la plaque toponymique verte a été scellée lors du Grand gouvernorat d'Alger, voilà qu'une autre rue à El Biar, baptisée - toujours à l'époque du défunt GGA - , tenez-vous bien, «Rue du 23 novembre 1836» !
Qu'évoque cette date indiquant le jour, le mois et l'année pour les Algériens ' Est-ce un événement ayant marqué l'histoire pouvant les concerner et les intéresser ' Est-ce un moment important dans l'histoire de quelque chose ou de quelqu'un proche des Algériens pour mériter qu'on baptise une rue d'une date tout ausi étrange qu'étrangère à notre mémoire ' Bizarre aussi, quand on sait qu'aucun responsable d'une institution ayant pignon sur rue dans cette commune, comme la mairie, le ministère de la Justice, l'ONM, ou la Cour suprême, n'a daigné broncher sur cette bourde.
Aucun ne semble relever cette impertinence commise dans les abords du jardin Parc des Pins par la commission wilayale de toponymie. Nous avons tenté de prendre langue avec un responsable de wilaya pour nous édifier sur cette balourdise. Point de réponse. Une petite recherche, toutefois, permet de lever le voile sur cette date qui coincide avec le jour de délivrance (le 23 novembre 1836) du prince Jules de Polignac (l'ami fidèle de Charles X).
Accusé par la Chambre des pairs de trahison et après avoir purgé une peine de prison de 6 ans, pendant le règne de Louis-Philippe, le prince fut élargi, regagnant la perfide Albion. Si la France coloniale avait, à l'époque, jugé utile de perpétuer le nom de Polignac, à travers une rue à El Biar, comme elle a tenu à pérenniser d'autres «figures emblématiques» dont certaines affichent un parcours aventurier, et qui n'ont aucun lien avec notre histoire, au point où la «personnalité» de l'Hexagone qui tousse, rote, vole ou se retourne dans son lit se voit propulsée à la postérité, l'on s'interroge sur les raisons qui ont poussé les nôtres à persister à immortaliser 176 ans après une «ânerie», en l'occurrence une date d'élargissement d'une «figure» qui ne colle ni de près ni de loin à notre patrimoine immatériel ' Sauf, peut-être, le motif de la bêtise. Celui aussi de faire le pied de nez à notre mémoire.


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