Des plans d'aménagement à réviser

Dans son allocution d'ouverture, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, a fait référence aux nouvelles dispositions prises dans ce sens. Tout d'abord, la réactivation de l'Observatoire des villes pour évaluer les lacunes et cadrer les orientations à prendre. Ensuite, la révision des textes réglementaires relatifs aux villes pour les adapter aux nouveaux contextes. Le ministre a souhaité également dégager une stratégie pour la promotion et la gestion des villes et l'élaboration de plans d'aménagement via des programmes d'opérations pilotes. A cela s'ajoute la création d'un organisme national pour le renouveau urbain. En outre, les plans des villes nouvelles feront l'objet d'une révision. Exemple à ne pas suivre : la nouvelle ville Ali-Mendjeli à Constantine. Erigée au début des années 2000, elle devait être un exemple à suivre. Dix ans après, cet agglomérat d'immeubles sans âme s'est avéré une catastrophe urbanistique et architecturale qui a fortement déteint sur le tissu social. La ville est désormais connue pour ses violences. M. Tebboune l'a citée en exemple d'erreur à ne plus commettre. « Il est important que nous assurions un équilibre entre le milieu rural et le milieu urbain. La rencontre d'aujourd'hui nous permettra justement d'avoir des visions différentes sur la faisabilité de ce que nous voulons réaliser », explique le ministre. En attendant, les villes nouvelles, à l'exemple de celles de Hassi Messaoud et Sidi Abdellah, selon Mohamed Chérifi, représentant de la sous-directrice de l'ONU et directrice générale de l'Institut des Nations unies pour la recherche et la formation (Unitar), apportent des solutions durables aux besoins urbains. « A cause d'une croissance démographique très rapide, les autorités avaient opté pour l'extension. Mais cette solution n'est pas durable. Il nous fallait donc des formules d'urbanisation qui soient modernes et spécifiques en même temps », estime Mohamed Chérifi. Il a réitéré le soutien de l'Unitar pour l'Algérie dans l'aménagement des villes nouvelles. A ce propos, il a annoncé la création prochaine à Alger d'un centre international pour l'apprentissage des métiers des villes, qui sera ouvert à tous les pays maghrébins. L'ONG R20 pour l'économie verte est prête, elle aussi, à apporter son assistance technique, dans l'efficacité énergétique et la gestion des déchets notamment. « Nous allons aider à la création de PME en Algérie pour la gestion des déchets et leur valorisation. Nous comptons soutenir l'Algérie pour que le rêve de ces villes nouvelles devienne réalité », assure le représentant de R20, Christophe Nuttal. Toujours dans le registre des villes nouvelles, le ministre de l'Habitat a fait savoir qu'elles seront construites d'une façon progressive avec l'implication du secteur privé. « Les infrastructures publiques seront aménagées par les services publics, mais pour le reste, ça sera au privé de le prendre en charge. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que nous ne pouvons pas fixer à l'avance le coût financier de ces villes », précise-t-il.