Des plages sans racketteurs '

Avec la canicule qui s'est abattue sur le pays, des dizaines de milliers de citoyens, jeunes et moins jeunes, en familles ou en groupes d'amis, ont envahi le littoral de la wilaya de Boumerdès. Ils fuient les villes où la chaleur moite rend la vie pénible. Ils sont venus de l'intérieur de la wilaya, de Tizi-Ouzou, Bouira, Bordj-Bou-Arréridj, Sétif, M'sila également de Blida et Alger.Pour accueillir tout ce monde, la wilaya de Boumerdès ne manque pas d'espace. En effet, cette année, elle a ouvert 47 plages à la baignade, totalisant une longueur de 35,850 km. De plus, elle possède un réseau routier assez bon pour ne pas rendre l'accès au rivage difficile sauf lors des grands rushs, surtout en fin de journée et au retour des plages.
Le point positif pour l'heure par rapport à l'année passée, on ne rencontre pas ces loueurs de parasols, chaises, tables qui squattaient les plages et qui rackettaient les baigneurs, leur interdisant d'occuper librement un espace public sans le payement de petites fortunes.
Les plages sont libres et chacun peut choisir l'endroit qui lui convient.
Ces loueurs se voyaient, par le passé, délivrer des autorisations par des élus locaux qui prélevaient leur part. Comme c'était des représentants du peuple qui créaient ce problème, les services de sécurité laissaient faire.
Alors ces loueurs racketteurs n'hésitaient pas à agresser des familles qui utilisaient leurs propres accessoires de plage et qui revendiquaient le droit d'occuper un espace public.
«Cette année, les loueurs de parasols ont le droit de poser leurs équipements dans un espace réduit à l'arrière des plages», nous explique Abidi Louardi, directeur du tourisme de la wilaya de Boumerdès qui nous cite le cas des plages du chef-lieu de la wilaya. «Les loueurs se voient concédé, chacun, un espace de 5x5 mètres pour 60 000 dinars pour toute la saison. Cette parcelle est isolée du reste des estivants.»
De plus, la délivrance de cette autorisation passe par le filtre des services de sécurité qui enquêtent sur les candidats. N'a-t-on pas vu, en effet, des maires délivrer à des délinquants notoires et même des repentis des autorisations de squatter des plages tout en exigeant leur part du gâteau ' Cette année, ce document sera validé par une commission des daïras où siègent également les représentants de la Gendarmerie nationale et la Police nationale. S'agissant des parkings, aux alentours des plages, nous avons constaté, au chef-lieu de la wilaya, qu'un seul espace pour le stationnement de véhicules est concédé, selon le maire de la ville de Boumerdès, à 230 millions. Le soumissionnaire va-t-il respecter ses engagements concernant les prestations qu'ils proposent et, surtout, les prix ' Pas sûr.
L'année dernière, les autorités avaient introduit une nouveauté en installant dans chaque commune balnéaire un administrateur des plages. Cela n'avait, malheureusement, pas empêché certains à privatiser les rivages et en faire, dans bien des cas, par la violence, des lieux d'enrichissement au détriment de la sécurité et de la quiétude des milliers de citoyens et leurs familles. Ces fonctionnaires seront-ils plus efficaces '
Abachi L.