Algérie

Des pistes pour des soutiens mieux orientés



Des pistes pour des soutiens mieux orientés
Gaspillage, dysfonctionnements, mauvaise définition des besoins. A force de toujours compter sur une rente considérée presque comme intarissable, l'Etat finit par être peu regardant sur ce qu'il dépense.Subventionner quasiment tout et tout le monde apparaît comme la seule solution de contenter la majorité, même si c'est une minorité qui, finalement, s'en sort le mieux.Au moment où la valeur du dinar dégringole inexorablement, mettant de plus en plus en péril le pouvoir d'achat des couches moyennes et laminant les couches les plus pauvres, surseoir aux subventions dans l'immédiat ne paraît pas la période la plus propice pour le faire. Pourtant, certains experts, y compris auprès du gouvernement estiment que certaines mesures doivent être prises dès à présent pour stopper la saignée. Le soutien aux produits de première nécessité, à l'énergie et à l'eau dessalée étant (avec l'habitat et la santé) l'un des postes de subvention les plus coûteux pour l'Etat, c'est donc de ce côté-là qu'il y a lieu d'opérer, à commencer par identifier réellement les besoins de consommation des ménages en matière de blé, sucre, lait et huiles alimentaires. A titre d'exemple, on estime que les capacités de céréales mises sur le marché ne correspondent pas au besoin de consommation des ménages, mais plutôt à la capacité de transformation des minoteries qui elle est supérieure à la demande.L'autre mesure réclamée par de nombreux experts et soutenue même par des membres du gouvernement consiste à cibler les ménages qui sont réellement en situation de précarité et qui sont loin de bénéficier de la générosité de l'Etat quand bien même elle serait généralisée. A titre d'exemple, en matière de soutien au prix du lait, on estime que les ménages les plus pauvres dépensent trois fois moins que les ménages les plus riches en matière de consommation de lait frais. Il s'agit d'une filière pour laquelle le soutien de l'Etat a dépassé les 200 milliards de dinars sur les 5 dernières années.Outre le fait que les subventions ne vont pas à ceux qui en ont le plus besoin, les matières premières subventionnées se retrouvent orientées vers la fabrication de produits dérivés. C'est notamment le cas pour le sucre dans la pâtisserie et le lait pour les yaourts et le fromage. Augmenter le contrôle pour s'assurer que les quantités subventionnées finissent là où elles sont censées aller paraît donc comme l'une des solutions préconisées, mais elle n'est pas la seule.Aller vers une vérité des prix qui prendrait en compte les coûts de revient à moyen et long terme paraît inévitable, mais indissociable de la nécessité de mettre en place une véritable cartographie de la pauvreté, permettant parallèlement de faire bénéficier les couches les plus vulnérables et les ménages les plus pauvres des largesses de l'Etat à travers un système de transfert d'argent direct.Une telle cartographie est en préparation depuis des années, mais elle tarde à être finalisée. Certaines estimations du ministère des Finances parlent d'une économie de plus de 400 milliards de dinars si l'Etat réduisait les crédits aux produits alimentaires de large consommation et les produits énergétiques.




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