Algérie

Des piscines à ciel ouvert...



Des piscines à ciel ouvert...
Ennuis - Quelques gouttes de pluie suffisent à plonger plusieurs quartiers de la capitale dans d'immenses mares d'eau.
«Ces pluies sont tombées au bon moment, car j'ai bénéficié d'un lavage gratuit de ma voiture !», ironise Rabah, chauffeur de taxi. Sa petite voiture est «gorgée» d'eau et il roulait à peine à 20 km à l'heure.
Les routes d'Aïn Taya, Bordj El Kiffan et Bordj El Bahri étaient pratiquement impraticables en raison des fortes précipitations. C'est ainsi que la piètre qualité des travaux d'assainissement des eaux pluviales a été mise à nu, renvoyant l'image d'axes routiers complètement noyés et des automobilistes éprouvant toutes les peines du monde pour arriver à destination «sains et saufs». Le danger est bien réel. «Imaginez un cas d'urgence de transfert d'un malade à l'hôpital ! Impossible d'arriver à temps. Je me demande où sont passées les enveloppes colossales allouées à la réfection des réseaux d'assainissement '», s'interroge un transporteur de marchandises à Aïn Taya. Pour une dizaine de kilomètres, il fallait patienter près d'une heure et surtout faire attention à tout risque de dérapage. Les avaloirs mis en place aux bords de la route, censés évacuer facilement les eaux pluviales, ont, semble-t-il, changé de mission, devenant des sources qui arrosent le bitume. Ce qui est vécu en ce début d'année 2013 est quasiment identique aux difficultés enregistrées depuis plusieurs années, donnant l'impression que tous les efforts consentis se sont avérés sans effet. La colère des usagers de la route est, on ne peut plus légitime, eux qui sont confrontés aux mêmes problèmes à la moindre précipitation pluviale. Les intempéries ont ainsi transformé les différentes localités en piscines à ciel ouvert. «Chaque année, on entend des amas de discours et de promesses, mais rien ne change. La situation est devenue insupportable !», protestent nos interlocuteurs. Les avaloirs «explosent» en tout point de la route et des dégâts ne sont pas à écarter si rien n'est fait dans l'immédiat. Au niveau de la ville des Eucalyptus, l'accès au centre-ville est devenu impossible pour les piétons, alors que les automobilistes devaient faire preuve d'une grande intelligence pour arriver indemnes à destination. «Vous voyez ces énormes trous au niveau de la route et ces nids-de-poule qui gangrènent tout le quartier. Si la capitale est dans cet état, que peut-on dire des autres wilayas '», déplorent certains habitants, sur un ton de colère et d'amertume. Les marchés publics n'ont pas été épargnés par les intempéries et les citoyens éprouvaient toutes les peines du monde à faire leurs emplettes dans de bonnes conditions. C'est le cas, notamment, du marché de Boumaâti (El-Harrach) qui «s'était noyé» dans une énorme mare d'eau. Epuisés et révoltés, les habitants de ce quartier populaire tentaient, comme ils pouvaient, d'accéder à cet espace commercial. Pour remonter les mares d'eau, ils procédaient au placement de planches de bois et/ou de ferraille. Des moyens du bord basculés sans cesse par ce vent puissant, obligeant les concernés à se déplacer doucement et avec une extrême vigilance, tout en tenant des parapluies. A voir ces tristes images, on se rend vite à l'évidence que beaucoup reste à faire pour mettre les citoyens à l'abri des ennuis causés par les inondations. Les habitants tirent, encore une fois, la sonnette d'alarme, et appellent à une réaction immédiate des autorités concernées, avant que la situation ne prenne d'autres proportions plus alarmantes.


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