Algérie

Des perspectives pétrolières moroses



Les prix du pétrole ont plongé cette semaine, après avoir passé des mois piégés dans une moyenne étroite de 40 dollars le baril. Selon le sondage mensuel des analystes de Reuters, le pétrole continuera de s'échanger dans une fourchette étroite pendant le reste de l'année, et le prix moyen du Brent l'année prochaine ne dépassera pas 50 dollars le baril. Selon 41 analystes et économistes interrogés par Reuters, la deuxième vague de cas de Covid dans les grandes économies retardera davantage la reprise de la demande économique et pétrolière, tandis que l'augmentation de l'offre en Libye pèsera également sur les prix.Les analystes s'attendent à ce que les prix du Brent atteignent en moyenne 42,32 dollars le baril cette année, en légère baisse par rapport à la projection de 42,48 dollars du sondage du mois dernier. L'année prochaine, les analystes interrogés par Reuters s'attendent à des prix du Brent à 49,76 dollars en moyenne le baril, en baisse par rapport aux 50,41 dollars attendus il y a un mois. À court terme, les inquiétudes concernant la demande lors de la deuxième vague pandémique sont le principal facteur qui conditionne les prix du pétrole, selon les analystes, et les personnes interrogées par Reuters qui ne s'attendent pas à ce que les prix augmentent trop jusqu'à ce que la demande soit fermement sur la voie de la reprise. Une perspective qui ne semble pas se dessiner pour le moment. Dans leurs rapports mensuels, l'AIE et l'Opep ont globalement maintenu leurs estimations du mois dernier, anticipant une baisse de la demande de pétrole entre 8,4 mb/j (AIE) et 9,5 mb/j (Opep) en 2020.
Ces estimations restent très incertaines et pourraient être révisées à la baisse compte tenu de l'évolution de la situation sanitaire dans le monde. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a ainsi jugé que les perspectives restent "fragiles" dans le contexte actuel. L'AIE fait état d'une hausse de la demande couplée à une chute de l'offre en septembre. Cependant, ce rebond de la demande ne devrait pas se poursuivre. "Une deuxième vague de cas de Covid-19 et de nouvelles restrictions de circulation ralentissent désormais la croissance de la demande", a souligné la même agence. "Le long terme n'est pas encourageant puisque la courbe montre que les prix n'atteindront pas 50 dollars le baril avant 2023", a conclu l'AIE.
De son côté l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est montrée plus pessimiste pour la demande mondiale de pétrole cette année et en 2021. Selon l'Opep, la demande mondiale, cette année, doit reculer plus fortement qu'anticipé, de 9,5 mb/j, pour atteindre 90,2 mb/j. Les prévisions concernant la demande mondiale pour 2021 ont aussi été revues à la baisse. La demande pour 2021 ne rebondira que de 6,6 mb/j pour s'établir à 96,9 mb/j, selon les prévisions de l'Opep. Avec une demande mondiale qui ne décolle pas et des stocks pétroliers élevés, tout plaide pour que les cours pétroliers restent longtemps sous pression. L'option de prix bas pour longtemps semble de plus en plus se préciser.
Saïd Smati


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