Algérie

Des personnalités internationales appellent à libérer les détenus



Les signataires de la pétition, dont des sommités mondiales, disent dénoncer "la politique répressive menée par le pouvoir algérien envers le Hirak pacifique et responsable, qui est un espoir de libération et d'émancipation citoyennes".La mobilisation internationale en faveur des détenus d'opinion en Algérie s'élargit. Le journal français Le Monde a publié, jeudi, une pétition signée par des dizaines d'intellectuels de renommée internationale de différents pays. De l'historien algérien Mohamed Harbi au linguiste américain Noam Chomsky, les signataires dénoncent l'arrestation puis la condamnation de militants du Hirak, notamment des journalistes Khaled Drareni et Abdelkrim Zeghilèche.
Après un long exposé sur la situation politique en Algérie après le Hirak du 22 février 2019, les signataires de la pétition disent dénoncer "la politique répressive menée par le pouvoir algérien envers le Hirak pacifique et responsable, qui est un espoir de libération et d'émancipation citoyennes" et exigent "la libération immédiate et sans condition de tous les journalistes et de tous les détenus politiques et d'opinion".
Ils lancent un appel à Abdelmadjid Tebboune, afin de "faire respecter, effectivement, les droits et libertés des citoyennes et des citoyens établis par les conventions internationales dûment ratifiées par l'Algérie".
Pour les signataires du document, "la condamnation à deux ans de prison ferme de Khaled Drareni ce 15 septembre 2020, ainsi que celle d'Abdelkrim Zeghilèche à la même peine sont l'ultime démonstration" d'une "justice aux ordres".
"Les peines écopées par ces deux journalistes, punis pour avoir exercé avec honnêteté, responsabilité et engagement leur travail d'information, sont les plus lourdes prononcées contre des journalistes depuis l'indépendance de l'Algérie", note encore le document qui est revenu sur les raisons qui ont poussé les Algériens à se soulever contre le pouvoir depuis février 2019.
Pour ces intellectuels, les responsables algériens n'ont pas répondu aux aspirations des Algériens.
"Au lieu de suivre la voie de la sagesse et le sens élevé des responsabilités montrées par les acteurs du soulèvement et de répondre à leurs aspirations légitimes, les dirigeants algériens, toujours préoccupés par leurs luttes internes de pouvoir, échafaudent des feuilles de route remplies de promesses visant la sauvegarde de leurs propres intérêts", écrivent les pétitionnaires qui rappellent que pour atteindre leurs objectifs, les acteurs du soulèvement de 22 février 2019 savent qu'il faut "continuer à se mobiliser pacifiquement pour écarter un système politique qui, derrière une façade civile et des élections manipulées, organise l'emprise du commandement militaire sur la vie politique, économique et sociale".
Les signataires du document, parmi lesquels le sociologue Nacer Djabi, Aïssi Kadri ou encore le syndicaliste tunisien Houcine Abassi ou le journaliste espagnol Marc Almodóvar, la voie pour répondre aux "aspirations populaires exprimées depuis février 2019" est dans "l'ouverture des scènes politiques et médiatiques, débarrassées de la surveillance des services de sécurité".
Elle est également "dans l'engagement, par le dialogue et la négociation avec les acteurs du Hirak, d'une véritable transition démocratique, pouvant assurer un Etat de droit, garant des libertés individuelles et collectives".
Cela peut commencer, note la pétition, "par la libération immédiate de tous les détenus politiques ou d'opinion aujourd'hui incarcérés par des juges soumis, avec des incriminations qui n'ont rien à voir avec leur combat pour les droits humains et les libertés démocratiques".
Loin de se limiter aux Algériens, le combat du peuple algérien pour la conquête de ses droits légitimes "mérite la solidarité agissante de toutes les femmes et de tous les hommes épris de justice et de liberté", note encore la pétition, ouverte à d'autres signatures.

Ali BOUKHLEF


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