Le tribunal
correctionnel du premier degré de Constantine a rendu, jeudi, son verdict dans
l'affaire dite du CNFPH. Ainsi, trois responsables du centre, B. Kamel, H. Rachid et Y. Djamel, ont été reconnus coupables
et ont été condamnés à deux ans d'emprisonnement ferme, assortis de deux cent
mille dinars d'amende pour chacun des trois mis en cause.
Les faits de cette affaire du centre pour
handicapés sis à la cité des Castors, jouxtant le lycée Hihi
El-Mekki, remontent au mois d'avril 2007, selon ce
qui a été rapporté par l'ordre de renvoi. C'est suite à une correspondance
anonyme adressée aux services de la police judiciaire qu'une enquête a été
diligentée par la brigade économique et financière. Ainsi, le directeur, quatorze
de ses adjoints et cinq fournisseurs ont été auditionnés dans le cadre d'une
affaire de «détournement de deniers publics, de faux et usage de faux, de
laisser-aller et d'abus d'autorité». Présentés devant le procureur de la
République près le tribunal de Constantine, ils ont été inculpés. Mais le
magistrat instructeur laissa cependant tous les concernés en liberté provisoire,
à l'exception du directeur qui a été mis sous «contrôle judicaire». Une
expertise de tous les documents saisis a été ensuite ordonnée.
Les vingt incriminés comparurent, en citation
directe, devant le juge du premier degré le 14 juillet 2011, près le tribunal
correctionnel de Constantine. A la barre, chacun des incriminés a réfuté ce qui
lui était reproché. «Monsieur le président, dira le directeur, nous ne
manipulons que des documents. Les factures dépassant une certaine somme sont
prises en charge par le ministère de la Solidarité dont nous dépendons. Nous n'avons
nullement falsifié quoi que ce soit. L'expertise l'a bien déterminé».
Les autres mis en cause diront qu'ils ne
pouvaient aucunement agir sans que les différents responsables hiérarchiques ne
donnent leur aval écrit. Les fournisseurs, également, ne comprennent pas ces
reproches. L'un d'eux n'avait fourni qu'un kilo de sucre et deux de café. «En
quoi suis-je complice de détournement», s'écria-t-il ? Le procureur de la
République a requis cinq ans d'emprisonnement ferme pour chacun des quinze
cadres du centre et deux ans d'emprisonnement ferme à l'encontre des cinq commerçants.
Les avocats ont axé leur intervention sur le fait qu'aucune facture de ce
centre n'a été honorée que par le ministère. Ils ont sollicité la relaxe pour
leurs mandants.
A l'issue de la mise en délibéré, le directeur
et ses deux adjoints ont écopé de deux ans d'emprisonnement ferme assortis de
deux cent mille dinars algériens d'amende pour chacun d'eux. Les dix-sept
autres prévenus ont bénéficié de la relaxe.
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Posté Le : 16/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amar Tallel
Source : www.lequotidien-oran.com