Algérie

DES PEINES DE 10 ET 4 ANS DE PRISON L'affaire des 34 milliards détournés de la BADR de Mila jugée



L'affaire des 34milliards détournés d'une agence de la BADR de la wilaya de Mila, dans laquellesont accusés son directeur et un technicien, a été jugée hier par le tribunalcriminel près la cour de Constantine. Des peines de 10ans et de 4 ans de prison ferme assorties de 100 millions de centimes et de 40millions de centimes d'amendes, ont été prononcées après un procès qui a durétoute la journée, contre respectivement le directeur de l'agence, L.A,58 ans etF.L, 57 ans, pour les chefs d'inculpation de détournement et dilapidation de denierspublics, faux et usage de faux, et détournement et dilapidation de denierspublics. Selon l'arrêt de renvoi, une lettre anonyme a été adressée, en date du18 septembre 2002, à la direction générale de la BADR à Alger, faisant état dedépassements dans les comptes financiers et de détournement d'argent entre 1998et 2002 au niveau de l'agence de la BADR de Mila. Suite à cettelettre anonyme, l'inspection générale de la BADR procédera durant la périodeallant du 13 au 17 octobre 2002 à une opération de contrôle au terme delaquelle, il s'avérera, selon l'enquête, que le directeur de l'agenceautorisait le retrait de montants de comptes bancaires dans n'importe quelledevise ainsi que l'établissement de chèques visés sans provisions. Un troufinancier de 352.888.900,00 fut découvert. En effet, il a été constaté desmanipulations frauduleuses dans 24 comptes bancaires dont celui de l'équipe defootball de Mila duquel pas moins de 189 retraits ont été opérés avecl'autorisation du directeur, et 18 opérations de visa pour endossement dechèque bancaire d'un compte approvisionné par son titulaire. Des manipulationsont été enregistrées également dans le compte bancaire d'un certain B.R duquel23 retraits ont été opérés illégalement à travers un compte qui ne dispose pasde liquidité. Ainsi que celui d'une société privée qui a enregistré desretraits entre 53.766.00 dinars et 500.000.00 dinars et a bénéficié d'uneréserve financière en dépôt dans son compte provenant du fonds de l'agence deMila pour pouvoir transférer illégalement les sommes de 90.000.00 dinars et115.000.00 dinars. En référence au rapport du premier expert, les sommestransférées des agences succursales à savoir, celles de Téléghma, OuedAthménia, Chelghoum Laid, Grarem, Oued Naja, Tadjnanet et Ferjouia, versl'agence centrale de Mila, ont atteint 343.508.900,00 dinars. Le rapport du2ème expert a fait état quant à lui de plus de 33 milliards dont 200 milleseuros. Le 16 novembre 2002, la direction régionale de la BADR déposera plaintecontre le directeur de l'agence de Mila chargé de recevoir l'excédent financieren dépôt dans les agences succursales. Et ce n'est qu'une année plus tard quela police déclenchera ses investigations pour enquêter sur cette affaire. Al'issue de son réquisitoire, l'avocat général a requis deux peines de 10 ans deréclusion criminelle à l'encontre des deux mis en cause. Les trois avocats dela défense se mettront d'accord sur le fait que les deux experts «...dont lesrapports sont contradictoires...», n'ont pas pu déterminer la responsabilité deleurs clients dans cette affaire, cette dernière qui est, à leur sens, undossier technique censé être étudié méticuleusement par des spécialistes enfinances bancaires. La défense s'interrogera sur la non audition des clientsayant bénéficié de crédits sans garantie et déplorera le fait que lesdirecteurs des agences succursales, «...qui auraient une main dans cetteaffaire...», ne soient pas ici comme L.A. «...La justice est que tout le mondedoit être jugé sinon, tout le monde rentre chez lui...», dira l'un des avocats.Dans ce même contexte, la défense affirmera que durant la période allant de1998 à 2002, aucun contrôle de comptabilité n'a été effectué par lesresponsables de la BADR, ce qui a permis, soulignera-t-elle, la perte degrosses sommes d'argent. L'un des avocats de L.A rappellera aux juges que desrapports ont été établis par la direction de l'inspection générale, ladirection de l'inspection régionale et la succursale, située à la zoneindustrielle Palma, «...mais, qui n'ont pas été à la portée de la justice...».Dans la foulée, la défense estimera que son client aurait peut-être accordé desfacilités à certains clients pour des retraits bancaires qui ne sont pasconformes à la loi, mais, poursuivra-t-elle, c'est à ses responsableshiérarchiques de prendre les mesures nécessaires contre lui. Elle dira enconclusion, qu'il s'agit dans cette affaire de soustraction de documents niplus ni moins. Et de demanderenfin l'ouverture d'une enquête complémentaire pour mettre plus de lumière surcette affaire pleine de zones d'ombre. Mais en cas de condamnation, les avocatsdemanderont d'accorder à leurs clients les circonstances atténuantes maximales.De son côté, l'avocat de F.L qui plaidera la relaxe pour son mandant, qui étaitmembre de la commission d'attribution de crédits, présidée par le directeur del'agence de Mila, a affirmé que les rapports des deux experts n'ont pas faitétat de dossiers de demande de crédits ne répondant aux clauses stipulées,signés par F.L.


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