Des patients se plaignent à Tlemcen

Dire qu'aller chez le dentiste avec une carie et en sortir avec une infection, c'est exagéré, mais ?c'est le sentiment qui se dégage ? l'hygiène dans un cabinet dentaire pose problème chez certains praticiens.«Pour moi, aller dans un cabinet dentaire, même pour des soins ordinaires, c'est toujours pénible. J'ai des appréhensions par rapport à l'hygiène. Non que je doute de l'esprit déontologique du dentiste, mais le fait de savoir qu'avant moi un patient a été soigné avec les mêmes outils, me fait rager». Mounia, étudiante, très à cheval sur la propreté, dit avoir vécu une mauvaise expérience lors d'une extraction. «Le praticien avait pris soin de stériliser son matériel devant moi mais avait omis de porter des gants, comme si le virus n'??habitait'' que les instruments. Une fois sortie du cabinet, j'ai ressenti des douleurs.En retournant chez le dentiste, il s'est avéré que j'avais une infection.» S'agit-il d'une accusation infondée du patient, qui incombe cette complication à son dentiste, ou d'une réelle négligence médicale de ce dernier ' En vérité, rares sont ceux qui vont loin dans la recherche de la cause du «conflit» entre les deux parties. Rabah, enseignant, estime que «stériliser un instrument, c'est rassurant, même si stériliser cet instrument en deux minutes n'est pas convaincant. Toujours est-il qu'à mon avis, c'est tout le cabinet qui doit être stérilisé, or nous savons tous que, dans ce domaine, rien n'est fait». Pourtant, malgré cette suspicion, une carie dentaire ne peut mener que vers un fauteuil dentaire.«C'est manichéen, autant je n'aime pas les dentistes, autant je ne peux m'en passer, philosophe Imed, 52 ans, professeur d'université. Chez moi, le soulagement d'une douleur est précédé d'une autre douleur? psychique. Je garde un mauvais souvenir : il y a deux ans, pour un détartrage, je me suis rendu chez un dentiste et dès que j'ai mis le pied dans le cabinet, j'ai remarqué du sang sur la table et un monticule de dents arrachées dans un seau. Cela m'a traumatisé et j'ai vécu la semaine suivante avec la hantise d'attraper une maladie. Je n'avais pas forcément raison d'avoir peur, mais, à mon sens en tout cas, ce n'est pas rassurant d'être soigné dans un pareil environnement.» Tout compte fait, on est loin de l'époque où les arracheurs de dents mentaient sur l'hygiène et la douleur d'une extraction dans un souk?