Des passagers livrés à eux-mêmes à Constantine

Même le tableau lumineux des départs et arrivées était éteint. «Aucune information n'est donnée aux passagers, dont la majorité ont été surpris par cette grève et se sont retrouvés coincés à  l'intérieur avec leurs familles, ne savant plus que faire», nous dit un passager qui attend d'embarquer à  destination de Marseille. «J'attends un oncle qui devrait arriver de Paris ce matin mais jusqu'à présent, je ne sais pas si le vol est assuré», s'inquiète un autre.
Mis à  part deux vols pour Marseille et Paris de la compagnie Aigle Azur et deux autres, internes, de Tassili Airlines, tous les avions sont restés cloués au sol. «Nous avons annulé huit vols dont trois internationaux lundi, alors qu'aujourd'hui (mardi) à  midi, deux vols internes ont connu le même sort», a affirmé Badredine Mekroud, directeur régional d'Air Algérie. «Nous sommes en train de gérer la situation en fonction de ce qui se passe à  Alger, car nous n'avons pas suffisamment de personnel navigant pour couvrir les vols ; ce que nous pouvons faire, c'est d'informer les passagers à  temps tout en essayant d'assurer un service minimum», poursuit-il. Selon le même responsable, 40 passagers ont été pris en charge lundi dernier après l'annulation de leur vol, alors que des efforts sont déployés pour garantir au moins un départ pour Marseille. Dans la salle d'attente, la grogne est perceptible parmi les passagers, surtout qu'aucun enregistrement n'a été effectué durant toute la matinée. Des travailleurs devant prendre un avion pour Hassi Messaoud sont dans une colère noire : «Nous risquons d'être sanctionnés si nous ne nous présentons pas à  temps sur le chantier. C'est inadmissible ce qui se passe à  Air Algérie», crient-ils. Quelques mètres plus loin, des familles entières ayant déjà fait un long déplacement attendent une éventuelle annonce. «Je suis coincée avec mes enfants depuis ce matin. Mon mari nous attend à  Alger et nous ne savons pas où aller par cette chaleur suffocante», martèle une mère de famille.