Algérie

Des partis réclament un quota dans le gouvernement tunisien



Le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, a consacré ses premières rencontres de concertation à l'explication de sa vision du cabinet qu'il veut former d'ici à fin août.L'idée d'un gouvernement apartisan et ouvert seulement aux compétences nationales n'emballe pas certains partis politiques tunisiens, dont certains l'ont ouvertement rejetée à l'issue de leur première rencontre de concertation avec le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, lundi. "La Tunisie a aujourd'hui besoin de tous les partis politiques, les organisations et les citoyens. Pour cela nous refusons l'exclusion", a affirmé l'homme d'affaires et patron de Qalb Tounès, Nabil Karoui, à la presse locale à sa sortie de la rencontre qu'il a eue avec l'homme de confiance du président Kaïes Saïed pour diriger le prochain gouvernement. "Qalb Tounes n'a aucun problème avec Mechichi et espère un gouvernement sur la base d'un large soutien politique", a-t-il insisté dans une déclaration à la TAP, estimant toutefois que "le pouvoir doit être donné à la majorité et non à la minorité".
Le président du bloc parlementaire d'El-Karama, Seifeddine Makhloufi, a affirmé la disponibilité de son parti de coopérer avec M. Mechichi, mais exigeant un gouvernement avec un quota partisan et d'exclure ceux qui ne veulent pas en faire partie, comme cela est le cas du Parti destourien de Abir Moussi, qui refuse de rencontrer le chef du gouvernement désigné pour le moment, expliquant : "Nous ne pouvons à ce stade répondre à l'invitation." Elle a expliqué qu'elle espérait que M. Mechichi prendrait la "bonne décision qui ouvrira les portes qui corrigent les processus destructeurs", en allusion aux blocages dont étaient victimes les précédents gouvernements depuis 2011, en raison des rivalités politiques qui ne cessent de s'exacerber au fil du temps. Si le parti islamiste Ennahdha, majoritaire à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP, assemblée nationale), évoque une première rencontre pour prendre connaissance de la vision de M. Mechichi, il ne cache toutefois pas sa volonté de faire partie du futur Exécutif.
Interrogé par les médias locaux, Nourredine al-Behiri, président de la coalition d'Ennahdha à l'ARP, a affirmé que son parti est allé à ces consultations parce qu'il est "convaincu que la Tunisie a besoin de tous ses enfants, à une large participation et consensus" pour sortir de cette impasse politique et socioéconomique.
M. Al-Behiri a expliqué que d'autres rencontres sont prévues dans les prochains jours pour décliner la vision d'Ennahdha à l'ancien ministre de l'Intérieur et successeur d'Elyas Fakhfakh, contraint à la démission pour un présumé conflit d'intérêt l'impliquant personnellement. Pour sa part, le secrétaire général du parti Courant démocrate (CD), Mohamed Abbou, a affirmé que la participation des partis n'a pas été évoquée lors de sa rencontre avec M. Mechichi, mais il a exprimé son refus quant à ce qu'il qualifie de tentative de dévaloriser l'action des partis, a rapporté la presse tunisienne. Pour rappel, le chef du gouvernement désigné a affirmé à la fin de la semaine dernière que son projet est de "former un gouvernement qui répond aux attentes des Tunisiens". Mais dans ce contexte de tiraillements politiques à l'ARP, sa mission n'est pas des plus faciles.
Lyès Menacer


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)