Algérie

Des partis font le «procès» de l'administration



Des partis font le «procès» de l'administration
La tête de liste du Parti de la jeunesse a accusé la wilaya d'avoir participé à la confection de la liste FLN dans l'enceinte même de cette structure étatique le 26 mars dernier.
Les résultats du vote du 10 mai continuent à constituer le sujet dominant des débats locaux tandis que l'administration locale fait, comme à chacun des rendez-vous électoraux, l'objet de violentes diatribes formulées par l'ensemble des participants aux élections. Cela survient au moment où cette dernière (administration), tout en se disculpant, se défend bec et ongles contre les griefs qui lui sont reprochés.
En effet, la conférence de presse animée, dimanche après-midi par le directeur de la réglementation et de l'administration générale d'Oran, Rabah Aït Ahcène, a vite fait de tourner en véritable procès contre l'administration locale. La «partie civile» a été constituée de plusieurs partis qui ont pris part aux élections de jeudi dernier.
Profitant du jeu des questions-réponses qui a réuni les journalistes et le Drag d'Oran autour du dernier vote, deux candidats, accompagnés de plusieurs de leurs camarades et autres membres de la Commission de wilaya de surveillance des élections législatives d'Oran, se sont introduits dans la salle pour s'en prendre avec une rare véhémence à l'administration l'accusant d'avoir failli à sa mission lors des élections du 10 mai.
Dans leur prise de parole, les deux candidats ont accusé la wilaya d'avoir pris partie en faveur du vieux parti, le FLN. Le candidat, tête de liste du Parti des jeunes, Benyamina, est, dans ses accusations, allé jusqu'à déclarer devant le parterre de journalistes que la wilaya a participé à la confection de la liste des candidats dans le siège même de la wilaya d'Oran, qui est un bien du ministère de l'Intérieur et non du Front de libération nationale.
Pour sa part, la tête de liste du parti AHD 54, Benallou, n'a pas hésité à souligner ce qu'il a qualifié «d'irrégularité tout aussi grave qui a ponctué l'élaboration, par la commission de supervision des élections, des procès-verbaux finaux».
Sur les rapports finaux, il a été bien mentionné que la commission de supervision s'était réunie le 10 mai pour étudier tous les procès-verbaux des communes alors que les résultats du scrutin ont été donnés 48 heures après le dépouillement général, c'est-à-dire en fin de soirée de la journée du 11 mai.«De telles irrégularités seront en tout cas soumises dans des recours que nous allons formuler au Conseil constitutionnel quitte à lui demander l'invalidation du vote de la wilaya d'Oran», ont juré plusieurs membres de la Cwisel. De tels propos, qui ne sont pas sans gravité, n'ont pas été du goût du directeur de la réglementation et de l'administration générale qui a, tout en mettant au défi les présents, indiqué que le vote a eu lieu sans aucun incident. Et d'ajouter, tout en exhibant le courrier, contenant les noms et prénoms des candidats, dûment signé par la hiérarchie centrale du Front de libération nationale.
«L'administration locale, qui a joué pleinement son rôle, a mené à terme sa mission loin de tout soupçon et sans reproche», a-t-il expliqué.
En tout cas, le personnel, celui affecté dans les centres et les bureaux de vote, s'est illustré par sa méconnaissance dans l'encadrement des élections. Sinon comment interpréter le fait de remettre aux observateurs des partis politiques des dizaines de procès-verbaux sans qu'ils ne soient prémunis des cachets attestant qu'ils ont été récupérés à partir des centres et des bureaux de vote' Ce n'est pas tout puisque des dizaines d'autres rapports (procès-verbaux), détenus comme pièces à conviction par plusieurs formations politiques, étaient effectivement dépourvus des pointages devant détailler avec exactitude, et initialement sans aucune erreur, le nombre de voix engrangées par chacun des partis et les candidats qui ont pris part au scrutin du 10 mai. Un tel constat a été relevé essentiellement dans les grands centres urbains comme Oran-ville, Bir El Djir, Es-Senia et Sidi Chahmi.
En un mot, le personnel réquisitionné à l'effet d'accompagner le scrutin du 10 mai n'a, contre toute attente, pas été bien préparé, encore moins bien formé pour de telles missions alors que la direction de la réglementation et de l'administration générale, par le biais de Rabah Aït Ahcène, s'est montré satisfait, tout en félicitant son équipe d'avoir réussi sa mission.




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