Des partis auraient préféré une marche à Alger

Les partis politiques, les organisation de masse et le mouvement associatif, qui espéraient organiser à Alger une marche historique pour dénoncer le terrorisme, devront se contenter d'un meeting populaire à la coupole du complexe sportif Mohamed Boudiaf. La décision du wali d'Alger d'autoriser l'organisation d'un rassemblement populaire, aujourd'hui à partir de 10h00 au niveau de la coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf, a coupé court à une éventuelle et «exceptionnelle» levée de l'interdiction des manifestations de rue dans la capitale, en vigueur depuis juin 2001. Même s'ils confirment leur participation en masse à cette manifestation, certains partis politiques auraient préféré une levée de l'interdiction pour permettre aux Algériens de s'exprimer à travers une marche.  «Nous avons appelé à la tenue d'une marche au niveau de la capitale à l'instar de toutes les marches qui auront lieu aujourd'hui à travers le territoire national», indique le vice-président du MSP M. Menasra qui affirme qu'une telle manifestation aurait plus d'impact qu'un meeting. «On ne voit pas pourquoi la capitale ferait exception. Néanmoins cela ne nous empêchera pas de participer massivement au meeting», ajoute M. Menasra.  Presque les mêmes propos ont été tenus par le Parti des travailleurs qui avait aussi appelé à une marche à travers toutes les wilayas y compris la capitale. M. Djelloul Djoudi, porte-parole du PT, a indiqué que la présidente du parti Mme Louiza Hanoune avait, lors de sa dernière conférence de presse, lancé un appel dans ce sens pour permettre aux citoyens de s'exprimer et de condamner d'une seule voix ces actes criminels. «C'est aussi un voeu exprimé par plusieurs associations et organisations de masse», indique M. Djoudi, qui souligne toutefois que l'idée prédominante était, dès le départ, la tenue d'un meeting populaire à la coupole. Le RND, par la voix de son porte-parole Miloud Chorfi, a réitéré la mobilisation de ses militants pour prendre part à ce rassemblement. «Le RND soutient toute initiative visant à dénoncer le terrorisme, que ce soit une marche ou un meeting, nous participerons en force», souligne M. Chorfi, qui précise que la capitale a «ses propres spécificités qui diffèrent des autres wilayas». «La tenue d'un meeting dans une salle comme la coupole, tout comme l'organisation d'une marche permettront aux Algériens d'exprimer leur rejet du terrorisme et leur choix pour la paix et la réconciliation nationale». Pour le meeting d'aujourd'hui, et les marches programmées à travers l'ensemble des wilayas, les partis politiques, les associations et les organisations de masse, sont unanimes quant à une mobilisation totale, pour une participation en force de leurs militants et adhérents. Le porte-parole du FLN, M. Saïd Bouhadja, a souligné, à propos du meeting d'aujourd'hui, que les militants du parti s'étaient préparés pour une marche. «Néanmoins nous respectons les décisions de l'administration. Je trouve que la décision de la wilaya est sage car elle vise essentiellement à protéger le citoyens et à lui offrir un cadre adéquat pour s'exprimer», dit M. Bouhadja. Ce dernier a réaffirmé la présence en force des militants du FLN lors du rassemblement populaire qu'abritera la coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf «pour condamner les attentats terroristes et réaffirmer leur soutien à la démarche de réconciliation nationale initiée par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika».  Dans un appel lancé à l'ensemble des travailleurs algériens, le secrétaire général de la centrale syndicale Abdelmadjid Sidi Saïd a exhorté tous les travailleurs à participer «massivement» aujourd'hui aux marches à travers le territoire national et au rassemblement prévu à la coupole, pour dénoncer les actes terroristes perpétrés le 11 avril à Alger.  A la demande des différentes associations représentant la société civile, le wali d'Alger avait autorisé hier la tenue d'un rassemblement à la coupole du complexe Mohamed Boudiaf. «Les organisateurs tiennent ce rassemblement pour dénoncer les actes criminels ignobles ayant visé les institutions de la République et qui ont causé de lourdes pertes en vies humaines», souligne un communiqué de la wilaya d'Alger rendu public hier.