Algérie

Des partenaires étrangers pour un tourisme' incertain



 A l'issue de cette nouvelle option, les hôtels en question seront cédés en gérance à  de grandes chaînes hôtelières internationales. Toutefois, à  l'ombre de cette nouvelle politique de gestion, l'amélioration de la rentabilité du secteur est loin d'être garantie.
Les pouvoirs publics tablent sur un objectif de 3% du produit intérieur brut (PIB) à  l'horizon 2015, selon le ministre du secteur, Smaïl Mimoune. Comment compte-t-on faire ce bond en cinq ans puisque le tourisme constituait 1,5% seulement du PIB l'an dernier
(2009) ' Des éléments de réponses sont proposés par les intervenants dans ce dossier, dont le ministre, les professionnels du secteur public et un expert dans le domaine. Le patrimoine, appartenant au secteur public sous la coupe de Gestour, est composé de 55 hôtels et complexes touristiques, 8 stations thermales, un centre de thalassothérapie à  Sidi Fredj et un Tour Operator (ONAT) d'une capacité d'accueil de 9000 chambres et 18 000 lits qui souffrent pour la plupart d'une quarantaine d'années d'usure, devenus par la force des choses «inadaptés» et dans lesquels la qualité de prestations a diminué ces 20 dernières années, selon l'assistant du président et chargé de la promotion et du marketing de Gestour, Mustapha Chaoui. Selon M. Mimoune, qui repose toute sa stratégie sur le Schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT), «un effort particulier est consenti pour l'amélioration de l'image du pays», en signalant que «dans ce cadre, un programme de redéploiement et de restructuration de l'Office national du tourisme (ONT) est mis en œuvre, pour le recentrer sur l'objectif majeur de la promotion de la «Destination Algérie». Cette mission devait àªtre à  la charge de l'ONAT, mais «le projet est tombé à  l'eau», a avoué le PDG de cet organisme, Hamouche Belkacemi.L'autre élément est le décret portant classement des agences du tourisme et de voyages qui avantagera les voyagistes qui développent essentiellement le «Tourisme réceptif», selon le premier responsable du secteur. «Aussi, il est attendu, la mise en œuvre d'un plan de promotion touristique plus étudié et mieux soutenu, avec une participation plus efficiente au niveau des marchés touristiques internationaux les plus porteurs ainsi qu'une meilleure diffusion de l'information sur la ''Destination Algérie , du fait de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication de même que la conception et la diffusion de supports promotionnels de qualité», a-t-il ajouté.  Contraintes idéologiques Cependant, la politique des prix des prestations, qui constitue «un frein» au développement du tourisme en Algérie, n'est nullement abordée par les responsables du secteur à  l'exception du dirigeant de l'ONAT. M. Belkacemi considère que «malgré tous les plans et stratégies menées par les pouvoirs publics, pour faire de l'Algérie une destination touristique, n'ont pas abouti. Actuellement, pour les professionnels dans toutes les activités qui font le tourisme, qu'ils soient dans l'intermédiation, le Tour Operating, l'hôtellerie, le culturel et l'événementiel, il y a un regain de l'activité, mais nous ne sommes pas encore totalement prêts. Nous ne sommes pas parfaitement outillés et nous n'avons pas encore les moyens de faire face à  une demande de tourisme». Il y a quelques années, «nous étions en avance, les professionnels tunisiens et marocains venaient se former en Algérie et même nos équipements constituaient des références et ils s'en sont inspirés. Les complexes de Sidi Fredj à  Alger, les Andalousses à  Oran, le Seybouse à  Annaba, les Hammadites à  Béjaïa et les unités sahariennes qui constituaient les Caravanes Serail ont servi à  asseoir un tourisme en Algérie avec des tarifs abordables à  l'époque». Il déplore que «la dynamique qui s'est développée dans les années 1970-80 a été stoppée net pour des considérations purement idéologiques et ainsi le tourisme réceptif ne constituait plus un objectif. Les infrastructures d'accueil ont été surtout destinées à  un tourisme populaire adressé à  la clientèle autochtone. Cette décision a été prise lors d'un congrès du FLN, alors parti unique, entre 1984 et 85». Une décision à  laquelle, le pays a décidé d'y remédier en 1987, au lendemain de la chute des prix du pétrole, quand on a estimé que le tourisme pouvait constituer une manne d'entrées de devises pour le pays et créateur d'emplois. Dès lors, l'Algérie a enregistré les meilleurs résultats entre 1988 et 89, mais la décennie noire a mis fin à  ce processus», a signalé ce professionnel qui note que «les infrastructures se sont détériorées faute d'entretien et sont devenues infréquentables». En finir avec la bureaucratie Que faut-il faire pour rattraper le retard ' A ce propos, Slimane Seba, expert en tourisme, estime que «les actions qui semblent pertinentes pour une relance durable du tourisme sont la stabilité de l'encadrement tant au niveau central, qu'au niveau des équipes managériales des entreprises publiques, l'encouragement de l'investissement tout en évitant toutes velléités bureaucratiques».
De plus, la création d'un climat de confiance est nécessaire en sécurisant  les espaces publiques, les espaces touristiques pour aller vers la promotion de la «destination Algérie» en occupant les espaces médiatiques à  l'échelle internationale et participer aux différents salons internationaux. Par ailleurs, selon lui, il faut encourager la promotion des métiers du tourisme et que l'Etat assure en permanence et sans faille ses missions de régulation et de contrôle de la qualité des prestations. Enfin, il recommande le choix de partenaires étrangers sérieux, crédibles aux compétences reconnues dans les plans de formation du personnel actuel et à  venir. Dans ce sens, le choix de l'Etat semble déjà fait en restant propriétaire de hôtels du secteur public avec comme option la formule de «contrats gérance» en partenariat avec les grandes chaînes hôtelières internationales comme Accor ou Mariott, déjà implantées en Algérie, ou encore Starwood.
A la fin de l'année en cours, les prévisions établies tablent sur 2 millions de touristes. L'année dernière, 1 911 506 touristes ont opté pour la destination Algérie, dont 1 230 000 Algériens résidant à  l'étranger (71%) et 511 000 étrangers (29%), pour des recettes estimées à  330 millions de dollars.
 


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