«Il y a deux chemins, le premier clair et non négociable qui va vers une transition pacifique, vers un régime démocratique et qui sauvera notre peuple et notre pays. Il y a un autre chemin qui conduit vers l’inconnu et détruira tout le monde», a affirmé l’opposant Mounzer Khaddam, le président de la réunion, dans une allocution. «Nous faisons partie du peuple et nous avons opté pour le premier chemin avec le peuple. Ceux qui refusent de le prendre iront en enfer», a-t-il ajouté. «Le régime tyrannique qui est au pouvoir doit disparaître», a martelé, de son côté, l’écrivain Louaï Hussein, ajoutant : «Il faut établir un régime démocratique fondé sur la citoyenneté et les droits de l’homme.» Les participants, réunis sous le slogan «La Syrie pour tous à l’ombre d’un Etat démocratique civil», tentent de parvenir à «une vision sur la manière de mettre fin à la tyrannie et pour une transition pacifique vers l’Etat espéré», a encore déclaré Louai Hussein, détenu de 1984 à 1991 pour son appartenance au Parti de l’action communiste qui est interdit. «Nous sommes là pour nous exprimer d’une manière libre et sans limites (...) Demain (...), le système politique va peut-être tomber et nous devons, dès à présent, œuvrer pour empêcher la société de s’écrouler», a-t-il dit.
A son tour, l’écrivain et opposant Michel Kilo, qui a purgé une peine de trois ans de prison pour avoir signé une déclaration contestée par le régime, a estimé que «la solution sécuritaire (adoptée par les autorités) entraînerait la destruction de la Syrie». «Le régime politique actuel doit disparaître au niveau structurel», car «le pouvoir doit être le produit de la société et non l’inverse», a-t-il observé. C’est la première fois depuis le début de la révolte que des opposants se réunissent ainsi au grand jour à Damas, selon l’avocat des droits de l’homme, Anouar Bounni, qui a précisé que la rencontre n’inclut «pas de partis de l’opposition». Cette réunion a été contestée par des opposants se trouvant à l’extérieur de la Syrie, qui ont accusé les participants d’être «manipulés par le régime». «Nous n’avons pas de liens avec les opposants à l’extérieur. Nous aussi, nous nous interrogeons sur leurs objectifs. Ceux qui s’étaient réunis à Antalya en Turquie et à Bruxelles ont repris des opinions similaires à celles de pays occidentaux qui n’œuvrent pas en faveur de la Syrie», a relevé le journaliste et écrivain Nabil Saleh. Le régime doit pouvoir bénéficier de temps «pour mettre en œuvre les réformes» annoncées par le président Al Assad, a-t-il dit, précisant : «Il y a des opposants qui souhaitent un changement partiel, d’autres veulent un changement complet.» La réunion rassemble des opposants qui souhaitent la chute du régime et d’autres réclament simplement des réformes.
Le régime appelle à des consultations avec l’opposition le 10 juillet
Par ailleurs, le régime du président syrien Bachar Al Assad a appelé, hier, des opposants et des intellectuels à des consultations le 10 juillet prochain, selon l’AFP citant l’agence de presse officielle Sana. «L’organisme pour le dialogue national, mis en place récemment, va inviter les forces, les intellectuels et les personnalités politiques à participer à une réunion le 10 juillet prochain pour débattre notamment des amendements prévus de la Constitution, notamment la clause 8», a précisé Sana. L’annulation de cette clause qui stipule que le parti Baas, au pouvoir en Syrie depuis 1963, est «le dirigeant de l’Etat et de la société», est une des revendications de l’opposition. «L’examen des projets de loi sur le multipartisme, la presse, et ceux concernant les élections (parlementaires) et l’administration locale seront au menu de la réunion», affirme Sana.
Selon l’agence, l’organisme pour le dialogue national, présidé par le vice-président Farouk Al Chareh, a pour mission de «poser les principes d’un dialogue» entre toutes les parties en Syrie en prévision de la tenue d’un congrès de dialogue national. Rappelons que le 20 juin, le président Al Assad a proposé un «dialogue national qui pourrait aboutir à des amendements à la Constitution ou à une nouvelle Constitution». Il a évoqué notamment la possibilité d’ «amender» la clause 8 qui fait du parti Baas, au pouvoir depuis 1963, «le dirigeant de l’Etat et de la société». Mais le chef d’Etat a rejeté la mise en œuvre de réformes «à travers le sabotage et le chaos». Environ 300 étudiants, arrêtés la semaine dernière à Alep (nord), deuxième ville de Syrie, ont par ailleurs été déférés dimanche devant la justice, accusés d’avoir commis des «actes de sabotage» et proféré des «insultes contre le Président», a indiqué lundi Radif Moustapha, président du comité kurde des droits de l’homme.
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Posté Le : 28/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rédaction Internationale
Source : www.elwatan.com