Algérie

Des opérateurs tirent la sonnette d'alarme: Une pénurie de médicaments en novembre si...



La pénurie de médicaments est la nouvelle menace qui plane sur la tête des Algériens. Une virée dans les pharmacies nous renseigne sur les dangers qui guettent les malades obligés de recourir au système D pour acheter leurs médicaments. Si, dans les hôpitaux, c'est devenu «normal» qu'un malade se voit refuser des soins ou même renvoyé vers un autre hôpital alors qu'il souffre le martyre parce que les médicaments nécessaires à ses soins ne sont pas disponibles, dans les pharmacies, c'est devenu courant de ne pas trouver des médicaments qui sont pourtant prescrits sur ordonnance par les médecins traitants. Les pharmaciens que nous avons approchés, nous ont tous confirmé cette réalité.

 Il y a un manque flagrant de certains médicaments dont la liste ne cesse de s'allonger. C'est ainsi que plus d'une soixantaine de médicaments sont absents des étals des officines. Un pharmacien, en fustigeant les déclarations des autorités officielles rassurantes, nous a affirmé que « la pénurie touche toutes les catégories de produits, des corticoïdes injectables, aux pommades ophtalmiques, en passant par les sirops antitussifs, des antibiotiques, des antihistaminiques des hormones, des collutoires et même de certaines vitamines et la liste est longue».

 Contacté hier par nos soins, Ziad Ammar, président de l'Union nationale des opérateurs de pharmacie (UNOP), a tiré la sonnette d'alarme concernant la pénurie de médicaments. Pour ce dernier, la situation est dramatique, dit-il, «nous serons en rupture de stock d'ici fin novembre, martèle-t-il, et si rien n'est fait d'ici là, on va se retrouver avec une véritable crise dont les conséquences sont extrêmement dangereuses pour les malades». Pour notre interlocuteur, il y a un danger réel. La loi de finances complémentaire vient accentuer le problème. «Les stocks de médicaments ont été entamés et ils vont disparaître dans moins de deux mois. Nous avons fait des recours et nous avons demandé concernant le mode de paiement qu'on aille vers une remise documentaire qui permet la traçabilité bancaire et le flux tendu. Dans le cas actuel et avec les dispositions de cette loi, nous ne pouvons pas assurer le paiement de la marchandise, 3 mois avant de l'avoir récupérée. C'est une loi antinomique avec la protection de la production nationale et d'enchainer elle est antinationale. Elle privilégie les étrangers qui ne sont plus obligés d'assurer une ligne de crédits mais en plus, ils sont payés d'avance. Nous avons adressé plusieurs recours au ministère de la Santé, à celui des Finances et même au gouvernement pour qu'on arrête d'assimiler les médicaments qui sont essentiels pour la vie à des marchandises futiles comme la banane ou le kiwi, malheureusement, nous n'avons reçu aucune réponse jusqu'à l'heure actuelle, c'est le silence radio».

 S'agissant du vaccin de la grippe saisonnière, le président de l'UNOP s'interroge sur la décision du gouvernement de n'importer qu'un quota de 1 200 000 doses. Il ne comprend pas à quoi obéit cette mesure qui exclut un pan entier de la population puisque ces doses ne sont pas destinées au commun des citoyens. «Si c'est par souci d'économie pour alléger le poids des importations, un simple calcul indique qu'au contraire, l'escarcelle de l'Etat va subir une saignée sans oublier que la caisse de sécurité sociale sera affectée si cette grippe, qui s'annonce sévère et endémique, touche le maximum de personnes sans oublier que la campagne de vaccination devait commencer au mois de septembre ». Il se pose des questions sur ces décisions à l'emporte-pièce qui vont à l'encontre du bon sens et de la rationalité. A signaler que l'UNOP regroupe 34 opérateurs qui représentent, selon notre interlocuteur, 75 % des parts de marché des médicaments.




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