Plusieurs opérateurs économiques de la wilaya de Béjaïa déplorent la persistance de certains obstacles qui freinent l'essor des exportations hors hydrocarbures. Outre les lenteurs administratives, les acteurs économiques interrogés par Liberté, sont unanimes à pointer du doigt trois problèmes majeurs que rencontrent les exportateurs algériens. Le premier qui revient tel un leitmotiv est "la pénalisation" des retards de rapatriement des recettes d'exportation. En second lieu, les opérateurs évoquent l'absence d'une chaîne logistique dédiée à l'exportation, aussi bien par voies maritime et aérienne que terrestre. La troisième contrainte soulevée par les opérateurs de la région réside dans l'inexistence en Algérie de laboratoires de contrôle de qualité aux normes internationales. D'où le recours à la certification des produits nationaux par des organismes de contrôles étrangers, ce qui coûte excessivement cher, comme l'a souligné un exportateur spécialisé dans la transformation des produits du terroir à Béjaïa.Même son de cloche chez le patron de la Sarl VMS Industries, spécialisée dans la fabrication et le montage des motocycles et leurs accessoires, Karim Saïgh, qui déplore "l'absence d'organisme d'accréditation et de certification de ces produits". Revenant sur ses tentatives d'exportation vers des pays africains, notamment la Côte d'Ivoire, la Libye et le Togo, notre interlocuteur regrette que ses démarches soient confrontées à certaines "entraves", citant notamment "l'absence de liaisons terrestres entre l'Algérie et ces pays africains", alors que la voie maritime prend énormément de temps. "La mise en place d'une navette maritime hebdomadaire entre notre pays et ses partenaires d'Afrique occidentale serait l'idéal, en attendant l'ouverture d'une liaison terrestre", a-t-il soutenu. M. Saïgh estime, en outre, que les poursuites pénales qu'encourt l'exportateur en cas de retard de rapatriement des devises sont "une mesure dissuasive" que les autorités devraient revoir de sorte à faciliter l'acte d'exporter.
De son côté, Nassim Rahmouni, propriétaire de l'entreprise Rayhan Best, basée à Béjaïa et spécialisée dans la fabrication des vinaigres, soulève le problème de la lenteur dans le transport de sa marchandise destinée au marché africain. "Nous avons trois conteneurs de nos produits, embarqués le 4 novembre passé, depuis le port de Béjaïa, vers le Togo, qui ne sont pas encore arrivés à destination. Sans parler de la cherté des tarifs du transport maritime", nous a-t-il affirmé. "C'est décourageant", déplore pour sa part le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Soummam, Samir Mamasse. Plaidant pour la levée de toutes les contraintes entravant l'exportation, notre interlocuteur insiste sur la nécessité de "dépénaliser l'acte d'exporter", à travers notamment la révision de la réglementation relative à la répression de l'infraction à la législation des changes. M. Mamasse évoque, par ailleurs, la hausse vertigineuse des coûts du fret, en affirmant que "depuis le début de la crise sanitaire, les tarifs du transport maritime ont décuplé, sachant que la compagnie nationale (Cnan) est malheureusement en difficulté". Ce qui contraint les opérateurs économiques nationaux à faire appel à des armateurs étrangers, a-t-il ajouté. Selon M. Mamasse, CCI-Soummam a recensé, en 2021, 22 exportateurs, dont seule une dizaine parvient à maintenir une activité.
KAMAL OUHNIA
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Posté Le : 27/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamal OUHNIA
Source : www.liberte-algerie.com