Algérie

Des ONG dénoncent l'issue du procès Yacine Zaïd Elles interpellent les autorités algériennes et l'Union européenne



Libéré lundi après un procès à l'issue duquel il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 10 000 dinars d'amende, Yacine Zaïd continue de bénéficier du soutien des associations et ONG algériennes et étrangères. Ces dernières dénoncent, en effet, cette condamnation et interpellent les autorités algériennes à mettre fin au «harcèlement judiciaire dont il est victime».
«Nos organisations dénoncent vivement la condamnation de Yacine Zaïd, connu pour son engagement sans faille en faveur des droits de l'homme et des libertés syndicales en Algérie», indique un communiqué signé par le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (Remdh),
le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), le Réseau des avocats pour la défense des droits de l'homme (Raddh) et l'Association pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA). Ces ONG se félicitent tout de même que «la mobilisation des militants associatifs et syndicaux ait conduit à sa libération». Ces organisations rappellent que Yacine Zaïd est accusé d'outrage et agression contre agent de la force publique, selon les articles 144 et 148 du code pénal.
«C'est pourtant lui qui a été agressé par des agents de police lors de son arrestation sur un bus de ligne le 1er octobre dernier entre Ouargla et Hassi Messaoud», écrivent encore ces associations précisant qu'une plainte avait été déposée le 7 octobre par les avocats de Yacine Zaïd pour coups, blessure et agression de la part des agents de police.
Tout en déplorant également que «des témoignages-clés n'ont pas été pris en compte», ces quatre associations appellent les autorités algériennes à «mettre fin au harcèlement judiciaire dont Yacine Zaïd est victime» et qui ne vise, selon elles, qu'à «sanctionner son rôle de défenseur de droits de l'homme, ainsi que celui de l'ensemble des syndicalistes et défenseurs des droits de l'homme en Algérie».
L'Union européenne est également interpellée. «Nos organisations appellent par ailleurs les autorités de l'Union européenne à mettre activement en 'uvre les lignes directrices sur les défenseurs, en particulier en dépêchant des observateurs aux procès intentés contre des défenseurs des droits de l'homme, et en engageant un dialogue soutenu avec les autorités algériennes afin de faire cesser le harcèlement judiciaire et policier subi par de nombreux défenseurs»,
écrivent ces associations, tout en rappelant que Zaïd risque jusqu'à un an d'emprisonnement et 5000 DA d'amende pour avoir participé à un sit-in pacifique, le 26 avril 2012, devant le tribunal de Sidi M'hamed pour dénoncer le harcèlement judiciaire dont est victime Abdelkader Kherba. Interrogé sur les poursuites judiciaires à l'encontre de militants des droits de l'homme, Me Ksentini, qui s'exprimait mardi en marge de la septième rencontre sur le dialogue autour
des droits de l'homme entre les pays arabes et européens, a indiqué qu'il s'agissait de «maladresses de la part de personnes qui ont la capacité de poursuivre judiciairement et non d'une politique voulue du gouvernement de persécuter les militants des droits de l'homme», précisant que ces poursuites «se soldent souvent par des décisions symboliques et des peines avec sursis, susceptibles d'appel».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)