Algérie

Des ONG appellent l'Egypte à libérer deux journalistes



Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organisation basée à New York, a appelé vendredi l'Egypte à relâcher immédiatement deux journalistes emprisonnés, dont un testé positif au nouveau coronavirus et actuellement en soins intensifs. Tous deux journalistes pour le quotidien privé progouvernemental Youm 7, Hany Greisha et El-Sayed Shehta ont été arrêtés le mois dernier à leur domicile, selon le CPJ. M. Greisha est accusé d'avoir diffusé de fausses informations et de faire partie d'un "groupe terroriste" ? accusations souvent utilisées contre les dissidents en Egypte ?, a ajouté le CPJ, précisant ne pas avoir connaissance des chefs d'accusation contre M. Shehta. Ce dernier a été testé positif au nouveau coronavirus et est actuellement menotté à un lit en soins intensifs dans un hôpital public situé à une heure du Caire, selon le CPJ. "Les autorités égyptiennes devraient relâcher immédiatement les journalistes (...) en raison de la pandémie", a déclaré Sherif Mansour, coordinateur du CPJ pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.Depuis le début de la pandémie de Covid-19, plusieurs ONG ont dénoncé la multiplication des infections et des décès en raison de la surpopulation, des mauvaises conditions sanitaires et du manque de soins dans le milieu carcéral égyptien, appelant les autorités à relâcher les prisonniers politiques et ceux en attente de procès.
Jeudi, Human Rights Watch (HRW) a affirmé que quatre détenus étaient morts en prison entre le 31 août et le 2 septembre, dénonçant "une négligence inacceptable de la part des autorités pénitentiaires". Ces dernières années, la mort de plusieurs détenus en prison, parmi lesquels l'ex-président islamiste Mohamed Morsi et le jeune réalisateur Chadi Habache, a valu à l'Egypte des accusations de négligence de la part des défenseurs des droits humains. Depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2014, une vague de répression impitoyable s'est abattue sur l'opposition, islamiste comme libérale, les journalistes, avocats, universitaires et militants. L'Egypte compte environ 60 000 prisonniers politiques, selon des ONG de défense des droits humains.
R. I./Agences


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