Algérie

Des obstacles et des acquis importants



Depuis 2018, l'Algérie est classée parmi les sept premiers pays africains offrant un meilleur écosystème entrepreneurial au profit des start-up. C'est «Global Entrepreneurship Index» qui diffuse, régulièrement, ce classement, qu'il élabore sur la base d'une ensemble de données bien distinctes. Un constat qui renseigne sur l'importance de ces nouvelles entités économiques et commerciales qui commencent à inonder le marché national, boosté par une batterie de mesures incitatives et de facilitations diverses. En moyenne, ce sont pas moins de 45 projets qui sont agréés quotidiennement par les différents services du secteur de l'emploi, selon l'Anade. Aujourd'hui, le secteur économique compte pas moins de 2.000 start-up en activité dans différents secteurs et domaines de prédilection.Une nuée de start-up
L'engouement suscité par le secteur des start-up'est traduit par une forte évolution du nombre des entreprises créées dans le cadre de différents dispositifs, notamment ceux de l'Anade. Une forte éclosion des start-up, qui tourne autour de différentes activités et prestations de service, donnant lieu à une créativité et innovation dans la création de ces microsociétés. Les start-up sont, en fait, des petites entités économiques censées apporter des solutions pratiques qui facilitent le quotidien du citoyen. D'où cette nuée de sociétés qui ont vu le jour, à travers des applications et des plates-formes proposant des services, notamment dans le transport comme l'exemple de Yassir, dans le tourisme, l'hôtellerie et la restauration, etc... Selon le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid, «plus de 63% des start-up labellisées ont été créées entre 2020 et 2021». On compte, à ce sujet, quelque «624 start-up labellisées à l'échelle nationale, et 6.657 personnes inscrites sur le site officiel des start-up, parmi lesquelles 2.000 ont demandé le label». Au mois d'octobre 2021, elles étaient 64 start-up à avoir bénéficié des financements du secteur de l'économie du savoir et des start-up. En plus de la caisse de financement, l'Etat a mis en place des mécanismes d'accompagnement corollaires dont les incubateurs et les accélérateurs,a priori. En effet, considérés à juste titre, comme le moteur de l'écosystème des start-up, les incubateurs sont passés de 14 à 29 en l'espace de six mois, à fin octobre dernier. Mais est-ce à dire que ce secteur est dans la bonne trajectoire que celle tracée par les pouvoirs publics' Aujourd'hui, beaucoup de questions subsistent dans l'esprit des différents observateurs de la scène des start-up en Algérie. En effet, deux années se sont écoulées depuis les premiers balbutiements de ce secteur, avec la création d'un ministère délégué dédié à ces entités économiques considérées comme étant des propulseurs de la croissance économique.
À la faveur de la tenue de «Algeria disrupt 2022» sous la direction du Premier ministre Benabderrahmane, un bilan a été dressé des deux années écoulées dans ce domaine. Certains dressent un bilan mitigé et rationnel. On estimera, dans ce sens, que les perspectives, quelque peu exagérées, assignées à ce secteur, présenté comme étant l'alternative aux hydrocarbures pour ce qui est des rentrées en devises, n'ont pas été atteintes.
Des avancées à capitaliser
«On s'est aperçu que nous avons versé dans le wishfull thinking, et que nous sommes en face de grands défis pour que ce secteur soit efficace et contribue réellement à l'économie nationale», écrivait Yazid Aguedal, un expert en IT, bases de données et solutions informatiques. Toutefois, il se garde de verser dans la critique stérile et l'alarmisme. «D'un autre côté, il serait injuste de condamner ce secteur qui n'a que deux années d'existence, d'un point de vue organisationnel et législatif», notait son post sur les réseaux sociaux, avant de préciser:«Nous sommes au tout début de l'aventure et ce qui a été fait, n'est que la préparation de l'environnement général favorable à l'éclosion de ce secteur.». Eu égard à la batterie de mesures d'encouragement et d'incitation, cet expert n'a pas manqué de capitaliser toutes ces mesures et mécanismes mis en place pour favoriser l'éclosion d'un système nouveau et performant des start-up. Pour ce jeune et chevronné spécialiste, le monde des start-up devra évoluer dans un contexte encore difficile, «où subsistent encore beaucoup d'obstacles, dont la bureaucratie et les débouchés...», dira-t-il avant d'attirer l'attention sur une autre problématique, relative à l'obstacle majeur qui est l'absence d'une culture du numérique en Algérie. «Le problème principal est celui du marché national qui n'admet pas les produits innovants et technologiques, dont le E-paiement», conclut-il.


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