Moins de 24 heures après la nomination de Tebboune au palais du gouvernement, «son» gouvernement a été rendu public. Au-delà des arrivées, ce sont les départs qui interpellent ou, du moins, certains lâchages difficilement cernables. Si la démarche de Tebboune est relativement cohérente, il est légitime de s'interroger, avant tout, sur cette célérité à rendre une copie gouvernementale qui suppose deux choses : ou le nouveau Premier ministre était au courant de sa nomination en parallèle des tractations de Sellal et ses approches avec les partis politiques, particulièrement HMS, ou la liste des ministres était déjà sur le bureau de Tebboune et qu'il n'avait qu'à acquiescer aux choix d'El Mouradia.Si la première hypothèse est retenue, elle serait un flagrant manque de respect au Premier ministre sortant et si la seconde option a les faveurs des pronostics, c'est qu'on n'est pas parvenu à s'émanciper des vieux réflexes et qu'il ne sert à rien d'attendre un changement d'un pouvoir incapable de se régénérer. Si les changements étaient prévisibles à la tête de l'Industrie et des Finances, le départ de Lamamra et Bouterfa reste une vraie énigme pour les observateurs avertis. En effet, il n'est un secret pour personne que le nom de Bouchouareb était déjà souligné au feutre rouge surtout depuis l'éclatement du scandale des «Panama papers» et la mise en place du comité de veille chargé du suivi et du développement des investissements, véritable camouflet pour la politique industrielle de Bouchouareb.Baba Aâmi paye, lui, les frais de la gestion du dossier «logement» et l'incapacité à booster les recettes fiscales et parafiscales. Le ministre des Affaires étrangères, Lamamra, auquel tout le monde reconnaît la paternité de l'amélioration de l'image de marque de la diplomatie algérienne, a été débarqué à la surprise générale. Si on s'accordait à ce que le bicéphalisme de la diplomatie prenne fin avec deux départements parallèles, on pensait sincèrement que la réunification des AE se fasse sous la houlette de Lamamra. L'homme attirait-il trop la lumière sur lui ' La question mérite d'être posée et elle est toujours posée d'autant plus qu'il a fait du bon boulot dans la gestion des dossiers qu'il a eu à traiter.Bouterfa, lui aussi, a été éjecté du gouvernement alors qu'il se trouvait à Vienne où il avait proposé l'installation d'un comité de suivi de l'accord OPEP-non OPEP chargé uniquement d'examiner le niveau du respect des engagements des pays producteurs. Son remplacement pourrait mettre en danger les tentatives algériennes de stabiliser le marché pétrolier. La création d'un nouveau département des énergies renouvelables, confié à la présidente de la Fédération des associations de protection de l'environnement, suggère l'application des nouvelles orientations du pays vers les énergies renouvelables, une des exigences européennes.Les autres choix obéissent à une logique des chaises musicales où seuls les noms des ministres changent. Ce qui est notable dans la formation du gouvernement de Tebboune est l'absence des classiques de la politique avec Ould Abbès, Ghoul ou encore Benyounès. Pour Chakib Khelil, l'interrogation est de mise puisqu'il se murmure qu'on le garde au chaud pour revenir très prochainement au-devant de la scène nationale.
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Posté Le : 27/05/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com