Algérie

Des noms de martyrs sur des bennes à ordures !



Des noms de martyrs sur des bennes à ordures !
Des noms de martyrs de la Révolution nationale sont inscrits sur les poubelles en plastique qui pullulent dans les rues de la capitale.L'on croyait cette pratique détestable révolue. L'indignation provoquée par l'inscription de noms de martyrs de la guerre de Libération sur des bacs à ordures de NetCom a suscité une réaction de l'administration de la wilaya. Plus aucun nom de chahid de la guerre de Libération ne doit être inscrit sur les poubelles. Sauf que, hélas, ce problème se pose toujours. Le nom du colonel Amirouche Aït Hamouda (né le 31 octobre 1926 à Tassaft Ouguemoun, mort au combat au sud de Bou Saâda avec d'autres combattants, dont Si El Houès, le 29 mars 1959) est porté en grosses lettres sur un bac placé sur le boulevard éponyme.Les riverains de cette rue d'Alger-Centre et les nombreux piétons peuvent, le c?ur serré, voir ce nom, ô combien chargé d'histoire, sur une benne installée sur le trottoir du siège de la sûreté de wilaya. Plus malheureux encore, une main maladroite a mal écrit le nom du valeureux chef de la Wilaya III historique. Le grade et le nom sont mal retranscrits sur cette benne à ordures placée au n°22 B du boulevard baptisé pour honorer la mémoire d'un homme mort les armes à la main. Le colonel Amirouche n'est pas le seul à subir cet affront. Des noms d'autres martyrs de la guerre figurent également sur les poubelles en plastique placées à travers les rues de la capitale, aussi bien sur les grands boulevards que dans les ruelles.Les autorités de la wilaya et celles de l'EPIC NetCom, chargées d'installer ces bennes, s'en lavent les mains, considérant que l'inscription de ces noms est un geste individuel et maladroit. D'anciens combattants de la Révolution et des enfants de chouhada ont dénoncé cette suprême injure à nos héros, un état de fait qui déshonore leurs auteurs et surtout les pouvoirs publics, qui laissent faire. Photos à l'appui, le fils du colonel Amirouche, Noureddine Aït Hamouda, a lui-même interpelé, lors d'une séance de questions orales à l'APN, le chef du gouvernement de l'époque, Ahmed Ouyahia.Le silence et l'inaction de ces «autorités» sont intrigants. Le ministère des Moudjahidine, les organisations d'enfants de chouhada et de moudjahidine doivent «intervenir» pour dénoncer ce scandale. Ces organismes, dont le souci actuel est ailleurs, n'ont jamais réagi. L'humiliation n'est pas seulement à ce niveau : les plaques de marbre placées sur les boulevards d'Alger se dégradent faute d'entretien, une couche de poussière cache les biographies des chouhada morts pour que vive l'Algérie libre. La couleur s'efface et les photos ont disparu depuis fort longtemps, sauf celle de Larbi Ben M'hidi, dont la plaque est placée sur le mur du MaMa, situé sur la rue du même nom.Le mois de mars, qui a vu la disparition de valeureux martyrs, serait l'occasion pour un sursaut patriotique afin d'effacer l'affront et éviter aux commanditaires, intentionnels ou désintéressés de ces gestes insultants, de ne pas se retrouver dans la poubelle de l'Histoire.




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