Algérie

Des noms de lieux chargés d'histoire



Des noms de lieux chargés d'histoire
Difficile de gommer d'un trait les traces ou les séquelles de l'histoire, selon qu'elles soient positives ou négatives, des siècles d'histoire qui sont portés par des symboles aussi variés que les noms de villes, de boulevards, enseignes de bistrots... Chez nous, le colonisateur a, dès l'instant qu'il a foulé ce territoire, commencé à baptiser, à tout-va et le mot nous est aujourd'hui légué par l'usage des lieux, des villes, des cités par des noms qui rappellent ses « faits d'armes », sa propre histoire. On efface tout et on recommence. Nos villes porteront, pendant des années, les noms de nos sinistres tortionnaires avant d'être lavées de ces souillures. On se rappelle encore, du moins pour les plus âgés d'entre nous, les Saint Arnaud, Felix Faure, Menerville, Alma et j'en passe. Si certains noms se sont effacés d'eux-mêmes, nos villes, nos boulevards, nos espaces se réappropriant les noms de valeureux chouhada comme Zabana , Zighoud-Youcef, Didouche-Mourad, Abane-Ramdane, la pratique reste têtue. On dit toujours Guyotville pour Aïn Bénian, Lapérouse pour Tamentefoust, Jean Bart au lieu de la Marsa, Surcouf au lieu de Aïn Chrob pour prendre l'exemple de villes, à l'ouest et à l'est d'Alger, connues surtout par les estivants. Ce n'est pas par nostalgie mais ces noms restent « lourds » à porter, pour une population qui s'est habituée aux anciens repères. Combien de fois, avons-nous confondu Bordj El Kiffan et Bordj El Bahri, deux villes du littoral algérois qui sont contiguës mais chacune gardant son charme intrinsèque, ses saveurs particulières, ses fraises et ses radis pour Cap Matifou, ses restaurants gastronomiques, ses glaces pour Fort-de-l'eau. Le premier s'appelant avant Fort-de-l'eau, le second Cap Matifou. Il y a deux mois à peine, on a commencé à s'intéresser à une baptisation de nos cités, surtout les nouvelles qui sont restées d'anonymes bases de vie, avec pour seule appellation le nom de la société qui les a bâties. Plusieurs grandes cités resteront ainsi telles qu'elles ont été réceptionnées par le maître d'?uvre, un demi siècle après. Et ça continue. A Rouiba, Bab Ezzouar, Réghaia, tout le monde connaît mieux les cités DNC, Sonatiba, AADL, Inforba. Autant dire que si l' on continue sur cette lancée, on aurait, à la longue, de véritables Chinatowns. Les noms sont des repères, des pages pleines d'histoire. Une fois ancrés dans le quotidien, il est difficile des les effacer. Si l'on prend l'exemple de notre système de consommation courante, l'on se rend compte de la situation. Javel (pour l'eau de Javel), Gillette (pour les lames à raser), Omo (pour les détergents) , Frigidaire (pour les réfrigérateurs ) qui sont des marques qui, aujourd'hui, sont les plus usitées par le grand public, car plus accessibles...




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