L' affaire des navires de la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan) placés dans des ateliers de réparation et la vente de navires appartenant à cette société publique à l'étranger, sans que l'argent, fruit de ces transactions, ne soit rapatrié en Algérie, connaît de nouveaux rebondissements.
L'enquête menée par les services de sécurité a révélé que les navires de la Cnan étaient dirigés vers des ateliers de réparation à l'étranger et appartenant à Ali B., ex-président-directeur général de Cnan Group. Des navires présentés comme étant en «panne technique» et mis, de cette façon, en immobilisation dans des ateliers de la Cnan pendant un temps «exagéré», selon l'enquête, pour les présenter aux pouvoirs publics comme étant en «détérioration» et, de cette façon, «justifier» leur transfert vers des ateliers de réparation se trouvant à l'étranger et appartenant à cet ex-président-directeur général de la compagnie nationale algérienne.
Selon le dossier judiciaire relatif à cette affaire et se trouvant, actuellement, au pôle judiciaire spécialisé de la Cour d'Alger, les frais de réparation dans ces ateliers se trouvant à l'étranger ont souvent dépassé les montants indiqués sur les contrats.
«Ces comportements ont coûté à la trésorerie de la société le double des dépenses prévues», a-t-il été relevé dans l'enquête des services de sécurité. «Les frais des travaux de réparation dans des ateliers étrangers ont atteint jusqu'à 300% de la somme fixée dans le contrat», est-il révélé par l'enquête.
Comment les navires présentés comme étant en «panne» ont-ils tardé dans les ateliers de réparation de la compagnie nationale algérienne de navigation avant leur transfert vers des ateliers à l'étranger '
«Lenteur des procédures spécifiques du traitement des dossiers techniques (immobilisation des navires) au niveau du département d'équipement et des affaires techniques (DCAT) de la Cnan, et l'absence de logique dans les spécifications des travaux à entreprendre sur les navires concernés qui, de façon injustifiée, ont permis à des gérants de la société, et à leur tête le président-directeur général, Ali K. (qui a précédé Ali B. à ce poste) et le directeur central des affaires techniques,
Ameur M. O. de faire croire aux pouvoirs publics que les navires placés dans les ateliers de réparation de la Cnan sont vétustes et détériorés et, par conséquent, devenus moins rentables» , selon toujours
l'enquête menée par les services de sécurité.
Le cas des navires El Nememcha et Sétif II
Ces navires sont, donc, selon l'enquête, transférés pour «réparation» vers des ateliers se trouvant à l'étranger et appartenant à l'ex-président-directeur général de la Cnan, Ali B.
Parfois, ils sont carrément vendus à l'étranger, selon le dossier judiciaire. Ces procédés ont, selon toujours l'enquête, été appliqués par des responsables de la compagnie nationale pour «servir les intérêts personnels». L'affaire ne se limite pas à ces procédés puisque, selon encore l'enquête menée par les services de sécurité, l'argent provenant de la vente de ces navires n'a pas été domicilié ou n'a pas été rapatrié en Algérie dans le délai de 120 jours comme exigé par la loi». Les services de sécurité ont estimé que «l'enquête et l'investigation ont révélé une absence de contrôle effectif de la part des responsables de la société de gestion des participations de l'Etat SGP GESTRAMAR».
Les investigateurs mettent également en cause, dans cette affaire, plusieurs autres responsables de la compagnie nationale algérienne de navigation, dont «les commissaires aux comptes de la société (Cnan) qui se sont succédé à ce poste», et qui ont, selon encore l'enquête, «centralisé toutes les prérogatives au bénéfice du président-directeur général Ali K., et après Ali B., son successeur à ce poste, de manière extraordinaire, ce qui leur a permis de dépenser les deniers publics sans rendre de comptes et sans contrôle, causant ainsi des pertes financières considérables».
«L'étrange dans cette affaire est que ces présidents-directeurs généraux (de la Cnan) et les directeurs soumis à leur responsabilité recevaient une prime d'encouragement (quitus de gestion) malgré la gestion et les résultats catastrophiques», selon encore l'enquête menée par les services de sécurité.
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Posté Le : 26/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M A
Source : www.letempsdz.com