Algérie

Des murs pour conter ses espoirs !



Il sourit d'un air entendu en me disant : «J'en profite. Quand ils en auront fini avec les manifestations, ils reviendront nous faire la chasse.» Le marchand, qui venait de déballer ses agrumes à l'extérieur du marché, était ravi que les flics soient occupés ailleurs.En vérité, tous les vendeurs à la sauvette soutiennent à mort la contestation. Je n'ai même pas eu besoin d'en parler avec certains d'entre eux. Tous adhèrent à fond aux revendications parce que, partie prenante d'un pays qui aspire à un changement en vue d'un mieux-être, ils sont eux aussi concernés par ce qu'il se passe et en parlent haut et fort dans ce marché qui, à moitié vide, devient, dans l'entre-temps, un lieu d'échange intéressant. Un peu plus haut, je croise ces espoirs et ces murs improvisés pour les porter. Un pas en avant, deux pas en arrière et un pouvoir, toujours le même, qui n'en démord pas.
On croit avoir gagné du terrain, mais voilà que l'on se voit sournoisement ramené à la case départ. Tenir la dragée haute à un système qui s'engage dans une autre vaine tentative de convaincre ceux qu'il n'a jamais daigné consulter sur leurs attentes, qu'il leur assurera le maximum en un temps record, ce qu'il n'a jamais su ou voulu faire auparavant, exige beaucoup d'énergie. Il faut croire que la situation, figée par les intérêts en jeu, refuse d'évoluer à la hâte, comme le voudrait la demande populaire. Elle butera encore quelque temps contre la farouche résistance d'un personnel et ses relais aux commandes qui rechignent à lâcher prise.
Ahurissante administration qui assure à l'opinion publique nationale et extérieure qu'elle est disposée à conduire la transition alors que personne ne doute de ses réelles intentions. Encore moins cette jeunesse surprenante par sa clairvoyance qui écrit, jour après jour, les nouvelles pages de son avenir, qui découvre la force des mots et retrouve la volonté d'imposer ses choix de vie. Une jeunesse qui innove au fur et à mesure qu'elle réinvestit la rue. Combien de temps encore cette dernière pourra-t-elle désarmer toute tentative de répression en reprenant en ch?ur «Djich, chaâb khawa-khawa»'
M. B.


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