Algérie

Des motifs ou des justificatifs '



Des motifs ou des justificatifs '
Contraintes - «Comme dans toutes structures, l'on est en présence de normes officielles et officieuses», dénonce un infirmier.
Il s'explique. «Les premières sont produites par le système alors que les secondes résultent de l'inventivité de personnes qui cherchent toujours à contourner les premières où à passer à travers elles.» L'analyse ou l'observation des interactions entre patients et soignants vient dès lors, jeter un faisceau de lumière sur toutes ces normes au nombre desquelles figure en bonne place la pratique illicite de certains professeurs qui détournent les patients. Les raisons de cet état de chose sont diverses. Tout d'abord, il y a le manque de conscience professionnelle chez ceux ou celles qui se livrent à ce genre de pratiques.
Ensuite, il est évident que les classes démunies étant nombreuses, leur flux sur le service public est très important. Ce qui a pour conséquence un travail énorme et «inacceptable» pour ces médecins, contre des rémunérations souvent jugées insuffisantes.
Quand on fait le rapport demande/offre en prestations sanitaires, «on se rend compte en effet, qu'on fournit beaucoup d'efforts pour des salaires qui ne sont pas toujours à la hauteur du travail accompli», se plaint un groupe de médecins. Selon un autre médecin : «Dans les hôpitaux publics, le travail est immense au point que le personnel soignant préfère se servir, extorquer même de l'argent aux patients, au lieu de servir.» C'est ce que nous appelons le rançonnement des patients. Dans le même état d'esprit, certains médecins détournent des patients pour les orienter vers les cliniques privées. C'est la raison pour laquelle le phénomène de «tacleurs», qui ont pour but de diriger les patients vers les cliniques privées de certains médecins hospitaliers, prend de plus en plus d'ampleur au niveau des hôpitaux. Ces tacleurs «travaillent en collaboration avec certains médecins qui connaissent leur emploi du temps» tout au moins une bonne partie de ces spécialistes et de ces professeurs.
Un patient interrogé, nous dira : «Je suis là depuis ce matin. Il est 16 heures, et le médecin n'est pas encore arrivé mais je suis sûr qu'il est dans sa clinique personnelle. Cette clinique qu'il m'avait désignée pour une rapide prise en charge.
Mais allez voir son chef, il vous dira qu'il est empêché ou qu'il est malade, en tout cas il ne vous dira jamais la vérité.» «Quand on en a marre, on va dans les cliniques privées où l'on retrouve ces mêmes professeurs et spécialistes qui pratiquent au noir», nous dit un autre.
«Tu risques de moisir ici, le personnel de santé va passer tout près de toi sans te demander ce qui ne va pas. Moi je pense qu'ici, à l'hôpital, le premier souci du personnel de santé et de certains médecins ' qui sont de connivence ' n'est pas la prise en charge des patients. Je vous assure que si maintenant je décide d'aller dans la clinique de «mon» docteur, je vais le trouver là-bas. Et il va bien m'accueillir et bien me traiter. Mais ici à l'hôpital il n'a pas le temps, ni la patience», ajoute notre interlocuteur.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)