Algérie

Des morts en trop


Les accidents de la route ont déjà fait trois mille morts. Beaucoup a été dit et beaucoup a été fait pour lutter contre ce nouveau fléau, que certains nomment «le terrorisme routier». Pourtant, le nombre de tués ne cesse de croître, le nombre de blessés aussi, et certaines compagnies d'assurances n'en peuvent plus financièrement de supporter l'inconscience des hommes. La situation est tellement grave que le nombre de victimes sur nos routes dépasse celui de certaines guerres civiles. Il serait peut être temps pour ceux qui ont en charge la police de nos routes de se poser enfin les bonnes questions. Il s'agit de savoir pourquoi les automobilistes algériens n'ont plus «peur du gendarme» ' Combien sont-ils à utiliser vraiment leurs clignotants lorsqu'ils changent de file ' Combien d'autres, enfin, respectent les piétons, lorsque ces derniers traversent sur les passages protégés ' Les exemples d'incivilité des automobilistes sont nombreux et se produisent pour la plupart sous les yeux des agents de l'ordre. Ces derniers préfèrent sanctionner des infractions autrement «plus dangereuses». Or il n'y a pas de petits délits. Un délit le reste, sauf si la loi est changée. Les petites incivilités ajoutées au laxisme des agents de l'ordre poussent les conducteurs à commettre d'autres délits routiers plus graves. La corruption à petite échelle bâtie sur un échange de services, le copinage ou le voisinage et le trafic d'influence font que les retraits de permis ne dépassent jamais les 48 heures, quelle que soit la faute commise. Ce laisser-aller est la cause principale de l'absence de crainte face aux agents de l'ordre. Une situation qui est venue s'ajouter à la note du Premier ministre portant mesures d'accalmie. La police et la gendarmerie doivent, et cela relève de l'assistance à personne en danger, revenir à la tolérance zéro, face aux infractions routières. Devant tout criminel qui met la vie des autres en danger, les forces de l'ordre n'ont d'autre choix que d'être fermes. La protection des biens et des personnes est l'une des missions qui leur sont dévolues de par la loi ; les gendarmes et les policiers se doivent de ne rendre service à personne. Au contraire, le laxisme actuel participe de l'aggravation d'un bilan qui n'a jamais été aussi alarmant dans notre pays. La vie n'a pas de prix. Il serait peut-être temps que les responsables se rendent compte que le laxisme et le copinage s'apparentent de plus en plus à des complicités d'homicides involontaires. Si la police, la gendarmerie et les membres des commissions de retrait du permis de conduire se montraient un peu plus fermes dans leurs décisions, le nombre des suspensions augmenterait et forcerait au respect le plus strict du code de la route.
A. E.
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