Des moissonneuses-batteuses dotées d'un système innovant

La Société CMA-Sampo implantée à Sidi Bel Abbès, unique constructeur de moissonneuses-batteuses en Algérie, a réalisé un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dinars en 2019 et vise les 4 milliards de dinars en 2020, a indiqué hier son directeur général, Kiari Mohamed.Créée en 2010, en partenariat avec Sampo Rosenlew Finlande, cette joint-venture, a démarré la production de moissonneuses-batteuses Sampo à partir de mai 2011. Son actionnariat est réparti entre la firme Sampo Finlande (38%), l'EPE CMA (35%) et PMAT Algérie (27%).
«Nous espérons une reprise du marché du machinisme agricole portée notamment par l'extension des surfaces consacrées à la céréaliculture», révèle M. Kiari. Selon lui, les différents programmes initiés par le ministère de l'Agriculture pour la mécanisation de la filière céréaliculture ont permis à la CMA-Sampo d'enregistrer un bond qualitatif et quantitatif en 2012, 2013 et jusqu'en 2014.
Le chiffre d'affaires de la société a, ainsi, enregistré un pic de 7,2 milliards de dinars en 2014 avant de rechuter en raison de la crise économique dont les premiers effets ont commencé à se faire sentir à partir de 2015.
Durant les premières années de sa création, la CMA-Sampo a dégagé des bénéfices importants qu'elle a entièrement réinvestis en application du protocole d'accord signé avec le finlandais.
«Dans le protocole d'accord, les actionnaires ont convenu de réinvestir les dividendes durant cinq années, confie notre interlocuteur. Aucun transfert de devises n'a été effectué durant cette période où les montants investis sont passés de 1 à 5 millions d'euros.»
Des investissements orientés essentiellement vers la formation du personnel et l'acquisition d'équipements modernes pour les ateliers de tôlerie, de soudure et divers pièces mécaniques produites localement.
Lors d'une visite des ateliers de la CMA-Sampo, le personnel interrogé a mis en avant la nécessité de capitaliser le savoir-faire accumulé dans la fabrication et le montage de moissonneuses-batteuses dont le taux d'intégration a atteint les 70%.
Des ingénieurs et des techniciens de la société affirment que la CMA-Sampo constitue l'une des rares sociétés mixtes d'industrie mécanique en Algérie à avoir porté son taux d'intégration de 5 à 70% en l'espace de huit ans.
«Après avoir réussi à consolider les actifs de l'EPE-CMA et transformer le complexe en un pôle de sous-traitance, nous comptons lancer de nouveaux produits adaptés aux besoins des clients algériens», souligne M. Arichi, cadre dirigeant de la CMA-Sampo.
Pour l'année 2020, il est ainsi question de lancer la production d'une nouvelle moissonneuse-batteuse à grande capacité (Comia C 10) et de doter l'actuelle gamme de kits de détection des pertes de grains.
«Le système de détection des pertes de grains offre la possibilité de récupérer près de 25% de la production», explique M. Arichi. Employant quelque 320 employés, la CMA-Sampo devra répondre en 2020 à une commande de 1000 moissonneuses-batteuses formulée par le ministère de l'Agriculture.
«Ce n'est qu'une fois la compétitivité acquise, avec un rapport qualité/prix avantageux, que la société sera en situation d'exporter de façon régulière», ajoute M. Kiari qui mise sur le marché africain et maghrébin. Aussi, le parc de moissonneuses-batteuses devra être, en grande partie, renouvelé dans les toutes prochaines années.