Algérie

Des missives optimistes des chefs d'Etat maghrébins: L'UMA suspendue au couple algéro-marocain



Les chefs d'Etat maghrébins ont pris leur plume à l'occasion du 23ème anniversaire de l'UMA, alors que leurs ministres des Affaires étrangères se réunissaient à Rabat. Le Maghreb est sur une tonalité optimiste. Il attend une impulsion venant d'Alger et de Rabat qui ont multiplié les signaux de bonne volonté. Les travaux de la 30ème session des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe, ont été entamés, samedi à Rabat, dans un contexte de relatif optimisme. Les échanges épistolaires au niveau des chefs d'Etat, à l'occasion du 23ème anniversaire de l'UMA, ont apporté une touche de plus à cet optimisme, en dépit de leur retenue diplomatique.

Le président Abdelaziz Bouteflika a souligné que l'Unité maghrébine était un « impératif vital et pressant», afin d'aller vers un «ensemble soudé et uni». En écho, le Roi Mohamed VI, évoque une «option stratégique incontournable…» et souhaite un «décollage maghrébin résolu…». Le président tunisien, M. Moncef Marzouki a formulé le vÅ“u de voir «les efforts communs, visant la tenue du 7ème Sommet de l'Union du Maghreb arabe (UMA), couronnés de succès dans les meilleurs délais. Le ton des discours des ministres Affaires étrangères d'une UMA, presque végétative, était résolument à l'optimisme. A l'expression d'une « foi » dans la perspective maghrébine… Le ministre marocain des Affaires étrangères Saâd Dine El Otmani, a appelé à la mise en place « d'une feuille de route globale et contraignante dans ses outils et ses objectifs ». Il s'agit, a-t-il expliqué, de créer un climat propice à l'investissement et d'apporter des garanties juridiques et de consacrer la primauté de la loi dans le domaine des affaires… Le ministre tunisien, Rafik Abdessalam a évoqué « un tournant crucial dans le processus d'intégration et de complémentarité maghrébines, grâce à notre volonté et notre détermination sincères, mais aussi la vision claire que nous avons de l'action commune pour développer et dynamiser les structures de l'UMA». Pour relancer l'UMA, il faut évaluer l'expérience des années passées et dépasser les contraintes. Mourad Medelci a souligné, de son côté, que «tout le monde est conscient, aujourd'hui, que l'approche de l'unité et de l'intégration et la coordination des positions entre les Etats membres dans les forums régionaux et internationaux, s'impose…»

PORTEURS D'AMBITIONS…

Beaucoup de propos convenus. La vraie note d'optimisme est venue du couple algéro-marocain qui a multiplié, à l'occasion, les déclarations positives. Ce qui n'est pas pour déplaire aux autres pays de l'UMA qui estiment globalement, sans nécessairement le dire publiquement, que ce sont les divergences entre Rabat et Alger qui ont constitué la principale entrave à la marche du Maghreb. Les annonces algéro-marocaines n'ont pas manqué. Dans une conférence de presse commune, MM. Medelci et El Othmani ont parlé presque de la même voix. « Nous amorçons une nouvelle dynamisation de l'Union maghrébine et les nouvelles circonstances politiques et le climat y sont favorables», a indiqué le ministre marocain, en soulignant que la réunion sera suivie par un sommet maghrébin en Tunisie. Medelci n'était pas en reste. « Nous sommes porteurs d'ambitions et d'un grand espoir de voir cette réunion déclencher une réflexion sérieuse pour faire de l'Union maghrébine une réalité, dans les mois et les années à venir». Dans ce contexte, l'Algérie a proposé une « coopération effective » entre les pays du Maghreb, dans le domaine du terrorisme et de la lutte contre le crime organisé, lors d'une réunion samedi à Rabat des chefs de la diplomatie de cette région. «L'Algérie propose l'instauration d'une coopération maghrébine véritable et effective dans le domaine du terrorisme, du crime organisé, du commerce illégal des armes, de la drogue et de l'immigration clandestine». Il a estimé que devant « l'accélération des événements, les pays du Maghreb doivent coordonner leurs positions pour faire en sorte que l'UMA soit un partenaire régional, notamment avec l'Union européenne (UE) ». Il faut souligner qu'un protocole d'entente entre le Maroc et l'Algérie, visant la mise en place d'un mécanisme de concertation politique a été signé vendredi à Rabat, par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Saâd Dine El Otmani, et son homologue algérien, M. Mourad Medelci. De quoi créer des mécanismes de concertation régulière, avec une réunion, deux fois par an, du comité chargé des concertations politiques, alternativement à Rabat et à Alger.

SERIEUX MAIS PAS SUFFISANT

L'accord prévoit des réunions extraordinaires en cas de besoin… Enfin, un échange de visites des ministres de la Communication de l'Algérie et du Maroc a été annoncé. «Les deux ministres de la Communication algérien et marocain se rencontreront à Alger et à Rabat en vue de renforcer la coopération entre les agences de presse, algérienne «Algérie presse service» (APS) et marocaine «Maghreb arabe presse» (MAP), ainsi qu'entre les radios et télévisions des deux pays», a déclaré M. Medelci. Selon l'agence MAP, M. Medelci a souligné que les « relations avec le Maroc revêtent un caractère stratégique, ce qui incite à Å“uvrer continuellement pour concrétiser cette volonté», ajoutant que les deux pays peuvent exploiter leurs atouts en faveur de la coopération bilatérale ». Ces relations se trouvent dans « une phase sérieuse, mais pas suffisante» et doivent être élargies à tous les domaines.




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