Algérie

Des ministres répondent aux sénateurs EDUCATIONLes réformes de Benbouzid remises en cause



Le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, ne semble pas être un fervent adepte des réformes introduites au fil des années à l'enseignement en Algérie par son prédécesseur à la tête du secteur, Boubekeur Benbouzid, en l'occurrence. Jeudi, devant les sénateurs, il a clairement laissé entendre que des correctifs y allaient être apportés pour, a-t-il affirmé, rattraper ce qui peut l'être.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Benbouzid a raté de prodiguer la médication idoine à une école algérienne malade et dont le sinistre est admis par tous. C'est le nouveau ministre de l'Education, Abdelatif Baba Ahmed, qui le reconnaît. La déclaration, jeudi, de ce denier devant la Chambre haute du Parlement, le Conseil de la nation est plus qu'édifiante de ce que l'enseignement a besoin d'être recadré. L'option est prise, conceptualisé y compris dans certains de ses aspects pratiques. Le ministre de l'Education nationale a, en effet, annoncé l'organisation, entre janvier et février prochains, d'une conférence nationale d'évaluation des réformes menées dans le secteur de l'éducation depuis 2003. A cette conférence nationale, a-t-il précisé, prendront part aussi bien les experts, les universitaires, les enseignants que les inspecteurs de l'enseignement. Une commission spécialisée se penche, au demeurant, sur cette évaluation, a-t-il encore souligné. «Nous y allons prudemment pour éviter de commettre à nouveau les mêmes erreurs», a affirmé Abdelatif Baba Ahmed. Déduction : des erreurs ont été commises dans les réformes conduites par Benbouzid. Le ministre a indiqué, ensuite, qu'il faudra travailler à rattraper ce qui peut l'être. Faisant, par ailleurs, siennes les critiques des parents d'élèves aux programmes d'enseignement, Abdelatif Baba Ahmed a souligné qu'il faut apporter les révisions qu'il faut, sans en indiquer s'il compte opérer des révisions globales dans les programmes en question ou se suffire de réaménagements partiels. Mais ce qui est indéniable, c'est qu'il y a lieu d'apprécier chez le nouveau ministre de l'Education son prononcé de verdict à l'encontre des réformes de Benbouzid. C'est significatif que ce soit un ministre qui se rend à une telle critique. Que ce soit un ministre qui signifie devant la Chambre haute du Parlement que son prédécesseur, qui a battu le record de longévité au gouvernement et à la tête du secteur de l'éducation nationale, a produit, en définitive, l'échec. Abdelatif Baba Ahmed a, sur un autre plan, esquissé l'éventualité de réquisitionner les enseignants candidats aux élections locales, libérés pour la campagne électorale, pour rattraper les cours pendant les vacances scolaires d'hiver.
S. A. I.
CODES COMMUNAL ET DE WILAYA
Ould Kablia exclut leur révision
Le ministre de l'Intérieur et des Colléctivités locales, Daho Ould Kablia, a exclu, jeudi, au Sénat, la révision, dans l'immédiat, des codes communal et de wilaya. «Il n'y aura pas de révision des codes communal et de wilaya pour le moment», a-t-il soutenu devant la presse. Daho Ould Kablia oppose, du coup, un niet aux réclamations de nombre de partis politiques qui n'ont de cesse de revendiquer la révision de ces textes de loi, jugés limitatifs aux prérogatives des élus locaux. Interrogé, par ailleurs, sur le taux de participation aux élections locales qu'il avait prédit oscillant entre 40 et 45%, le ministre de l'Intérieur a expliqué que la participation aux locales est généralement équivalente, sinon plus importante qu'aux législatives. Pour le ministre, si le taux de participation aux élections locales venait à être moindre, ça serait nouveau et il faudra, a-t-il dit, diligenter une enquête pour en connaître les raisons.
S. A. I.
JUSTICE
Cheurfi veut désamorcer la grève des avocats
La grève générale annoncée par les robes noires à compter du 2 décembre prochain n'est pas du goût, évidemment, du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Cheurfi. Il s'est montré critique de l'initiative de l'Union des bâtonnats. Mais il ne compte pas, pour autant, laisser la situation cheminer vers la paralysie des tribunaux. Aussi, jeudi, au Sénat, il s'est déclaré disponible pour l'ouverture d'un dialogue, tout en insistant à dire qu'il ne veut pas que cela soit perçu comme une soumission à la menace. «Je suis disposé à dialoguer mais pas sous la menace et la pression», a-t-il averti. Le ministre de la Justice a indiqué qu'il a prévu des rencontres avec les acteurs et les travailleurs du secteur après les élections locales. Ce renvoi après l'organisation des élections locales, Mohamed Cheurfi l'a expliqué par le fait que, présentement, son département se préoccupe du déroulement du processus électoral. Et comme pour contester la légalité de la grève annoncée, le ministre a affirmé qu'il n'a à aucun moment été informé formellement de ce débrayage et qu'il a appris la chose à travers la presse. S'il a affiché sa disponibilité à dialoguer, le ministre de la Justice a averti qu'il n'a aucunement l'intention de retirer le projet de loi portant statut de l'avocat, un projet contesté par les robes noires qui le jugent restrictif en termes de droits de la défense. La seule concession à laquelle le ministre semble prêt, c'est d'en apporter des amendements, éventuellement. S'agissant des trois magistrats de Aïn Temouchent, objet d'enquête pour conduite et comportements immoraux, le ministre de la Justice a préféré garder le silence, justifiant que l'affaire est en cours d'instruction. Mohamed Cheurfi a ajouté que la mesure conservatoire prise à leur encontre, la suspension, n'est pas synonyme de leur culpabilité.


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