Des mineurs «non accompagnés», avec les lycéens

' Au cours de la manifestation des lycéens et collégiens, dont c'était le tour hier de battre le pavé de la capitale et de quelques autres villes du pays, pour s'exprimer en toute liberté, des remarques ont été faites par des adultes qui se sont inquiétés de la présence dans la rue, parmi les manifestants, de mineurs et d'enfants que la loi protège contre ce type d'activisme.Mais, heureusement, le caractère pacifique des marches et rassemblements des lycéens a été respecté selon la règle qui est établie depuis les premières manifestations : calme et sérénité, sur fond d'atmosphère «bon enfant». A Alger-centre, inévitablement et a fortiori, s'agissant de jeunes et adolescents, l'ambiance des stades était présente avec, nouveauté, la derbouka, qui rythme habituellement les chants à partir des gradins. On se croirait au stade sauf que les slogans ont un contenu social et politique. La chanson la plus entonnée est celle que les Algérois connaissent maintenant et qui traduit la malvie de la catégorie des jeunes sans emploi et sans perspective, contrairement à d'autres catégories qui, grâce à leurs diplômes universitaires ou leurs qualifications professionnelles, sont relativement à l'aise dans la société et travaillent parfois d'arrache-pied pour se garantir un niveau de vie correct.
Encore une fois, le souci de préserver la stabilité chèrement acquise est d'une évidence incontestable dans tous les comportements des manifestants, jusqu'à leur civisme exceptionnel, inhabituel en d'autres circonstances, consistant à laisser les lieux des rassemblements propres en procédant au balayage et au ramassage des déchets qui sont soigneusement mis dans des sacs en plastique et posés dans des endroits à l'écart, dans l'attente du camion Netcom qui va les collecter et les acheminer vers les centres d'enfouissement technique construits à cette fin.
Les appels à la prudence et à la vigilance afin que les choses ne dérapent pas, et entraînent des conséquences imprévisibles, notamment le chaos que tout le monde redoute, sont entendus par les manifestants qui ont constaté que le dispositif de police est là pour sécuriser les lieux des rassemblements et manifestations et pour empêcher les atteintes aux biens privés et aux personnes ainsi qu'aux bâtiments publics et institutionnels. Les délinquants profitent des rassemblements et des manifestations et du climat d'euphorie et de fébrilité créé chez les protestataires par cette action commune et les slogans chantés ou criés, pour commettre des vols, notamment de portables, surtout sur les filles et les femmes, mais aussi pour commettre des actes de saccage et de vandalisme sur les biens publics et privés.