Algérie

Des millions pour les uns, de l'espoir pour les autres


Ça continue sur les stades. Cette violence qui prend son envol depuis les terrains de football. Des joueurs, plutôt les millionnaires, continuent de produire le plus mauvais spectacle. A défaut de gagner, ils prennent presque en otage l'arbitre et ses adjoints.«21 milliards» pour un joueur qui tape sur un cuir, un chiffre qui donne des frissons à des millions d'Algériens. 21 milliards pour éviter un recalage, c'est énorme, des sommes faramineuses alimentent le cours de l'histoire du football national. Le défenseur Nabil Lamara a bel et bien quitté en cette fin de mercato hivernal son club l'USM Bel-Abbès pour évoluer au Mouloudia d'Alger, rien que pour la modeste somme de... 21 milliards de centimes au club algérois. La société publique Sonatrach aurait classé cette dépense dans la case de sponsoring, et ce, pour permettre au MCA d'accueillir en son sein ce joueur le plus cher de l'histoire du football national dit-on. Le manager général de l'USMBA, Haffaf, qui confirme sur les ondes de la Radio nationale dira «nous avons accepté de céder notre joueur Lamara au profit du Mouloudia d'Alger contre la somme de 21 milliards de centimes que nous allons encaisser sous forme de sponsoring, payable en 3 fois», la crise ne gêne décidément aucunement.
A côté, des crises financières, les clubs se fissurent. Ils deviennent sources de déclarations de leurs dirigeants qui collent leurs échecs au fait de l'absence de budget. Ils continuent malgré tout de fonctionner pour éviter la chute, le résultat passe avant tout projet sportif. Et pourtant ce football ne passe désormais plus inaperçu sans être secoué par les annonces de transferts spectaculaires. Pour reprendre un confrère d'un journal spécialisé de France : «Derrière ces flux et reflux de joueurs et d'argent se cache en fait une logique bien dessinée. Retour sur un modèle qui n'a pas fini de faire parler de lui.» Le feuilleton des transferts continue par épisode de faire l'actualité, parce que des milliards circulent sans aucune réflexion encore moins d'analyses.
Des objectifs souvent cités mais sans aucune concrétisation, puisqu'ils restent au bord des routes de ce sport qui agite la planète foot et au-delà. Le même schéma en Europe est vivant chez nous «des prêts de joueurs avec achat optionnel, des droits de retransmission TV qui filent sur une pente exponentielle, une explosion des revenus commerciaux : bienvenue dans l'industrie du ballon rond. La situation devient inquiétante. C'est un marché distendu, où règne une inflation folle, avec l'escalade des prix des transferts au c?ur du système, a aidé à détruire l'équilibre global du monde du football». Le creusement de l'écart entre les clubs n'est pas sans conséquence. Un quotidien national faisait remarquer «les dérives financières du football professionnel, ou encore le vandalisme et la violence devenus aussi un sport de lutte dans nos stades après un match de football avec tous les risques et dangers qui en résultent».
Fort heureusement que l'histoire reste le véritable registre, voire le repère des défaillances du football national animé par des joueurs - millionnaires, qui ne produisent plus de spectacle, si ce n'est comment devenir provocateur sur le terrain, bien rodés pour de pareilles circonstances qui trouvent échos et écoute auprès de leurs dirigeants. Ne dit-on pas que les clubs professionnels sont des sociétés par actions et jouissent de la personnalité juridique morale et de l'autonomie financière et comptable pour fonctionner dans le respect des dispositions du Code de commerce et du Code civil, et selon les normes universelles de management d'entreprise à travers leurs organes de gestion prévus à cet effet ' Un décalage du respect de cette clause dénonce la réalité du terrain.
Ce qui se passe aujourd'hui est scandaleux. Des joueurs bénéficiant de cette manne d'argent continuent à ne produire que ce qu'ils désirent sur les terrains. Oubliant qu'ils évoluent à un étage supérieur, c'est-à-dire à l'étage du football professionnel. Le respect des valeurs sportives n'est plus de côté. Le supporter est face à des joueurs qui ignorent que l'espace est d'abord un outil de communication, formation, de marketing et surtout d'enseignement. Les millions de supporters viennent non seulement assister à une partie de football de qualité mais aussi en tirer profit de ces acteurs qui ont le devoir d'offrir un spectacle au profit de la famille sportive.
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