Algérie

Des millions de mètres cubes d'eaux recyclées pour l'agriculture



Des millions de mètres cubes d'eaux recyclées pour l'agriculture

Aux dernières nouvelles ce sont près de 800 millions de m3 d'eaux épurées qui sont produits annuellement à partir des 165 stations d'épuration réparties sur tout le territoire national et destinés aux besoins d'irrigations de périmètresarables.Selon le directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau, Ahcène Aït Amara, cité par l'APS, près de 65% de la quantité recyclée sont livrés aux exploitations agricoles. Un taux qui, d'après ce même responsable, est appelé à croître «compte tenudes besoins grandissant en matière d'irrigation d'appoint de nombreux agriculteurs des suites de l'extension de leur périmètre cultivable et qui sont passés à un mode de production intensif». Par ailleurs devant le besoin croissant en eau d'irrigation, le ministère des Ressources en eau envisage de faire passer la production d'eau épurée à un volume de 1 milliard de m3 à l'horizon 2020. Pour ce faire, «nous allons introduire le mode de traitement tertiaire qui consiste en un traitement biologique et aux ultraviolets des eaux cumulées dans les stations de traitement des eaux usées (Step)», a indiqué à l'APS le directeur de l'hydraulique agricole au ministère des Ressources en eau, Omar Bougueroua. Ce dernier a, par ailleurs, expliqué que «le passage au traitement tertiaire va nous permettre d'aller plus loin en matière d'irrigation de façon à utiliser cette eau pour irriguer d'autres cultures comme les maraîchers, car le traitement secondaire (traitement biologiqueseulement) est réservé uniquement à l'irrigation des arbres fruitiers et au fourrage». Non sans rappeler au passage que toutes les Step fonctionnent avec le système de traitement secondaire, mais certaines, les plus importantes, vont passer au tertiaire comme celles de Baraki, de Réghaïa et de Béni Messous (Alger) et d'El Karma (Oran).A propos des réticences de certains agriculteurs sur les eaux issues des Step, M. Bougueroua a tenu à rassurer qu'au niveau des services d'assainissement, l'eau est fournie dans les normes requises étant donné que toutes lesstations disposent de laboratoires d'analyses dédiées au contrôle de l'eau qui sort de ces stations.Toujours au sujet de la qualité des eaux recyclées, Ahcène Aït Amara a souligné de son côté que «c'est une eau produite conformément aux normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)». Et pour mieux convaincre les sceptiques il dira qu'«un décret exécutif portant sur les principes d'utilisation de ce nouveau produit, ainsi que des arrêtés ministériels existent et sont en vigueur». Et de citer, entre autres, l'arrêté relatif à la fiche des normes comprenant les caractéristiques que doit avoir cette eau à la sortie des Step, lesquelles disposent de laboratoires d'analyses, et le texte définissant les cultures à irriguer par type de traitement. Aït Amara a cependant ajouté que le produit issu des Step est une eau conforme qui peut être utilisée dans l'irrigation agricole, à l'instar de ce qui se fait ailleurs dans le monde.Toujours dans ce même ordre d'idées M. Bougueroua a insisté qu'il faut que les utilisateurs sachent, qu'en plus de la préservation de l'environnement, l'utilisation de cette eau permet d'économiser l'eau conventionnelle tout en diminuant la pression sur la nappe phréatique. Autant d'arguments qui poussent à valoriser les eaux usées par la multiplication du nombre de Step.Dans cette perspective et selon l'Office national de l'assainissement (ONA), d'ici la fin de l'année en cours ou au plus tard le 1er trimestre de l'année prochaine, 200 stations d'épuration d'eaux usées rejetées par les grandes villes du pays seront opérationnelles. C'est donc un potentiel extraordinaire qu'il va falloir absolument valoriser si l'on veut, d'une part, préserver les ressources hydriques et, d'autre part, compenser le recul de la pluviométrie. Une perspective qui a commencé à se mettre en ?uvre puisque l'objectif est d'atteindre à moyen terme une superficie de 100 000 hectares irrigués par les eaux recyclées usées. Pour l'heure seulement 10 000 ha sont irrigués avec de l'eau recyclée. Toujours dans cette même perspective, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural estime qu'à partir de 2020, les superficies irriguées à l'eau recyclée seront de plus en plus importante. Ce qui veut dire en quelque sorte que le secteur de l'agriculture va pouvoir disposer de plus en plus de quantités d'eaux recyclées. Les grands bénéficiaires de cet apport hydrique supplémentaire seront bien entendu les wilayas à vocation agricole. De plus, cet apport hydrique supplémentaire offert régulièrement et gracieusement aux exploitants agricoles va leur permettre de lancer de nouvelles cultures, enregistrer des récoltes multiples et d'améliorer leur rendement. En somme les eaux épurées vont contribuer à intensifier la production agricole nationale. Ce qui est tout à fait attendu si l'on veut assurer notre sécurité alimentaire.Z. A.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)