Des milliers de voyageurs bloqués

Les trains à quai, jusqu'à quand'Les cheminots à Alger sont en grève illimitée pour revendiquer le paiement de 36 mois de rappel des salaires.Aucun train n'a quitté hier la gare de l'Agha à Alger. Tous les guichets étaient fermés, a-t-on constaté hier sur place. «La direction de la Sntf n'arrête pas de nous mener en bateau pour nous payer les 36 mois de rappel qu'elle nous a promis depuis 2010», a fulminé un représentant des travailleurs, Abdelhak Benmansour. La grève a été entamée dans la matinée d'hier et les travailleurs sont déterminés à poursuivre cette grève jusqu'à ce que leurs doléances soient appliquées par la direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf).Cette grève a perturbé le trafic ferroviaire des trains des banlieues Est et Ouest d'Alger depuis la mi-journée. Les voyageurs qui étaient sur place sont restés 12 heurs dans l'espoir que les travailleurs reprennent le travail, en vain. Les voyageurs été obligés de se rabattre sur les taxis, bus et autre moyens de transport. A la sortie de la gare, on a constaté que les taxieurs avaient déjà investi l'entrée de la gare pour profiter de cette aubaine. Ce sera comme une sorte de «jackpot» pour ces derniers qui vont certainement profiter de la situation pour plafonner le prix d'une simple course. À la gare de Aïn Naâdja, les habitués des trains Alger-Blida-El Affroun ont dû chercher d'autres moyens de transport pour rallier la capitale, témoigne un voyageur.Pour sa part, le directeur général de la Sntf, M.Yacine Bendjaballah, a fait savoir que le débrayage des travailleurs de la Sntf, est dû à des revendications salariales. «Nous sommes en train de négocier avec les représentants des cheminots qui demandent un rappel des salaires de 36 mois», a expliqué M.Bendjaballah. Ceci dit, il a ajouté que «la direction de la Sntf n'a pas les moyens financiers de satisfaire cette demande pour 12.000 agents» que compte l'entreprise. La même justification a été donnée en 2009 d'après les travailleurs. Pour rassurer les grévistes, M.Bendjaballah a promis aux grévistes la transmission de leurs doléances à la tutelle.Depuis la mi-journée d'hier, les présentents des travailleurs sont entrés en négociations avec la direction pour essayer de trouver un terrain d'entente avec les grévistes. Pour connaître les résultats des négociations, on a contacté M.Benmansour. Ce dernier, nous a affirmé que le directeur général de la Sntf a reconnu la légitimité de la grève.«M.Bendjaballah a reconnu que nous avions raison de revendiquer ce qui nous revient de droit. Mais il nous a expliqué que la direction n'a pas la somme requise pour satisfaire notre demande», a déploré M.Benmansour. C'est pourquoi ce dernier a annoncé la poursuite de la grève jusqu'à ce qu'ils obtiennent gain de cause.Cette situation perdure depuis 2009, lorsque les travailleurs ont observé une grève illimitée pour revendiquer les mêmes doléances, à savoir le rappel de 36 mois de salaires.Depuis ce temps, la direction peine à régler la situation à cause du manque de moyens financiers. Aujourd'hui également, d'après les déclarations du directeur général, la situation est la même. La direction de la Sntf a exprimé clairement son impossibilité de satisfaire cette revendication pour les 12.000 agents qui travaillent dans cette société. Une justification qui ne va pas trop réjouir et surtout faire revenir les grévistes pour reprendre «les rails»..