La dégradation de la situation en Tunisie commence également à affecter
le tourisme, secteur-clé de l'économie : des voyagistes européens ont décidé
d'évacuer plusieurs milliers de leurs clients après que des pillages se sont
produits jeudi dans la station balnéaire très fréquentée de Hammamet. Cette
station balnéaire prisée par les touristes européens, était livrée aux
pilleurs, jeudi en fin d'après-midi, selon des journalistes de l'AFP, arrivés
dans cette cité située à 60 km au sud de Tunis. Dans la rue, les passants ont
érigé de nombreux barrages alors que d'autres pillaient des magasins emportant
tout ce qui leur tombait sous la main. Les pillages ont commencé après une
marche pacifique dans cette ville très touristique, qui compte des dizaines
d'hôtels, et après les funérailles d'un réceptionniste de l'un de ces établissements,
Zouheir Souissi, qui a été tué, mercredi, par les tirs de la police.
Conséquence, le voyagiste «Thomas
Cook Belgique» a indiqué vendredi que l'ensemble de ses 540 clients présents en
Tunisie, ces derniers jours, auront été rapatriés avant la fin de la journée,
alors que son concurrent «Jetair» a décidé de ne pas procéder à des
rapatriements forcés. «Thomas Cook Belgique» avait par précaution, décidé jeudi
soir, d'évacuer d'autorité ses clients actuellement en vacances en Tunisie, en
raison des affrontements dans ce pays. Un premier avion a ramené à Bruxelles
180 touristes, vendredi matin, et deux autres vols sont prévus dans la journée,
a indiqué un porte-parole de la société. La filiale allemande de Thomas Cook a
également annoncé rapatrier 2.000 touristes allemands de Tunisie, mais «Thomas
Cook France» a déclaré vendredi n'avoir «pour l'instant aucun plan de
rapatriement prévu». «Thomas Cook Belgique» a, par ailleurs, décidé de
suspendre tous ses voyages vers la Tunisie jusqu'au vendredi 21 janvier, au
moins. Les clients peuvent modifier leurs réservations ou obtenir un
remboursement. Le tour opérateur belge «Jetair» a, en revanche, décidé de ne
pas procéder à des rapatriements forcés. «Nous nous sommes préparés à
éventuellement, envoyer, ce midi, des avions pour rapatrier des voyageurs. Sur
la base des derniers rapports émanant de la destination, nous avons décidé de
maintenir notre programme, il n'y aura pas de rapatriement forcé», a indiqué
vendredi «Jetair» dans un communiqué. «Jetair» n'a pas, non plus, annulé ses
départs pour la Tunisie mais indique que «quiconque doit partir en vacances à
forfait en Tunisie, entre aujourd-'hui et mardi le 18 janvier et qui ne se
sentirait pas à son aise, a la possibilité de modifier sa réservation ou de l'annuler
sans frais». Environ 1.400 Belges se trouvaient en Tunisie jeudi, avait indiqué
le ministère belge des Affaires étrangères. Le ministère a modifié, jeudi soir,
ses conseils aux voyageurs «vu l'aggravation de la situation et des conditions
de sécurité» et leur conseille à présent, de «reporter les voyages non
essentiels» vers la Tunisie. Thomas Cook a annoncé qu'il comptait rapatrier,
dès hier, de Tunisie 1.800 touristes britanniques et irlandais, tandis que son
concurrent «TUI Travel» annulait des départs de Grande-Bretagne, sans organiser
pour autant de rapatriement systématique. Dans un communiqué, «Thomas Cook UK
& Ireland» a indiqué avoir décidé d'évacuer tous ses clients présents sur
place «en raison des troubles politiques actuels et des manifestations en
Tunisie». Le voyagiste a en outre, annulé ses prochains départs de
Grande-Bretagne et d'Irlande, prévus le 16 janvier. Il a précisé qu'il referait
un point de la situation avant les vols suivants, programmés le 19.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : RN
Source : www.lequotidien-oran.com