Algérie

Des milliers de personnes vivent dans des conditions inhumaines



Des milliers de personnes vivent dans des conditions inhumaines
Au 22e jour de l'agression barbare israélienne contre la bande de Ghaza et sa population estimée à 1,5 million d'habitants, rien ne semblait, hier en milieu de journée, indiquer que l'Etat hébreu était prêt à déclarer un cessez-le-feu, même unilatéral, comme l'ont laissé entendre certains de ses responsables au cours des dernières 24 heures. Le bilan des victimes s'est alourdi encore plus. 1200 martyrs et plus de 5500 blessés. Ghaza. De notre correspondant Les forces israéliennes ont inauguré cette journée par le bombardement, encore une fois, d'une école relevant de l'UNRWA, l'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens, dans la localité de Beït Lahia, au nord de la bande de Ghaza, tuant 6 personnes au moins et en blessant plus de 15 autres. Parmi les morts, on signale une femme et son bébé. Cette école, située au centre de la localité, abritait plus de 400 citoyens habitant les périphéries nord et ouest de Beït Lahia, qui ont été contraints de quitter leurs domiciles démolis par des obus israéliens, au cours des bombardements aveugles, à l'image de beaucoup de zones d'habitations du nord, du centre ou du sud de l'étroite enclave palestinienne.La solidarité fraternelle a fonctionnéCes bombardements aveugles ont aussi touché des zones urbaines à forte densité de population, comme les quartiers de Tel El Haoua au sud-ouest de la ville de Ghaza, de Zeïtoun au sud-est, de Chedjaiya à l'est, de Teffah au nord-est, de Jabalia ville au nord, du camp de réfugiés de Jabalia, des quartiers El Magoussi et El karama à l'ouest et de beaucoup d'autres à travers le reste de la bande de Ghaza. ces bombardements continus, qui ont fait des centaines de victimes parmi les populations civiles, ont engendré une véritable crise humanitaire, semblable à celle qui a frappé le peuple palestinien lors de la guerre de 1948 et celle de 1967, lorsque des centaines de milliers de palestiniens ont été contraints à l'exode par les forces israéliennes qui n'hésitaient pas à massacrer tous ceux qui décidaient de rester sur leurs terres et dans leurs foyers.Aujourd'hui, au 22e jour de cette guerre disproportionnée, plus de 45 000 personnes se sont réfugiées dans les écoles de l'unrwa, pensant être à l'abri des bombes israéliennes. Ces milliers de personnes vivent dans des conditions inhumaines.EIles ont quitté leurs maisons alors que les bombes et les tirs israéliens fusaient de toutes parts. Tous ne pensaient qu'à s'en sortir indemnes et à sauver leurs proches sans avoir le temps de prendre avec eux couvertures, matelas, vêtements ou produits alimentaires.Les chars israéliens ont tout détruit.Chacune de ces familles a son histoire, son drame. Oum Ahmad, une grand-mère de 60 ans, de la zone d'El Aâtatra au nord-ouest de la bande de Ghaza, réfugiée avec quatre de ses petits-enfants dans l'une des écoles de l'unrwa à Ghaza, nous raconte en pleurant : « ces enfants n'ont plus de père ni de mère, leur grand frère Mohamad a aussi été tué lorsque leur maison a été bombardée, heureusement qu'ils étaient chez moi. Je ne sais pas comment j'ai pu les faire sortir. Les bombes tombaient de partout. Les Israéliens veulent nous faire mal et nous faire revivre la nakba de 1948. des cadavres gisaient sur les trottoirs. nous nous sommes réfugiés dans cette école de l'unrwa à Ghaza-ville. nous n'avons rien, si certains citoyens ne nous avaient pas ramené quelques couvertures et quelques matelas, moi et mes petits enfants,devenus orphelins, serions morts de froid.heureusement que mon deuxième fils, qui est avec nous dans cette école, est indemne. c'est lui qui prendra en charge ces enfants une fois que tout cela sera fini, mais mon c'ur restera brisé jusqu'à ma mort. désormais, rien n'aura plus d'importance à mes yeux, sauf ces enfants, c'est tout ce qui me reste de mon fils Ahmad, allah yerhamou. » D'autres familles se sont réfugiées chez leurs proches. Dans le malheur et la souffrance, la solidarité fraternelle a fonctionné, certains citoyens, surtout ceux vivant au centre-ville de ghaza, ont accueilli des familles qu'ils ne connaissaient pas auparavant. L'exode ne s'est pas arrêté aux habitants des zones limitrophes de la frontière avec l'Etat hébreu, les premières à être investies par les forces terrestres israéliennes, mais il s'est étendu aussi aux habitants de certains quartiers de la ville de Ghaza comme celui de Tel El Haoua, distant du centre-ville de quelques centaines de mètres seulement.Dans ce quartier résidentiel, les soldats israéliens ont montré toute la haine qu'ils nourissent contre pour les palestiniens, quel que soit leur appartenance politique. Les chars israéliens ont tout détruit sur leur passage, comme si un fort séisme avait frappé ces lieux, d'habitude les plus calmes de la ville. La chaussée y est défoncée, les poteaux électriques à terre, des voitures en stationnement dont quatre ambulances du croissant-rouge palestinien écrabouillées, des immeubles sérieusement endommagés, une fumée noire se dégageait d'une dizaine d'entre eux, des maisons complètement démolies, l'hôpital el qods, l'une des institutions sanitaires les plus importantes de la ville appartenant au croissant-rouge palestinien, a pris feu après avoir été la cible d'un obus de char, alors qu'il abritait plus de 500 personnes, des malades, des blessés, des équipes médicales et des citoyens fuyant les combats.Même le siège central de l'UNRWA, situé à la lisière nord de ce quartier, a été bombardé. Les stocks de produits alimentaires et les médicaments destinés aux plus démunis de la bande de Ghaza ont été complètement brûlés. Le jour même, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, était en visite en Israël et ce dernier leur avait signifié, ainsi qu'à la communauté internationale, un message on ne peut plus clair, en déclarant que personne ne pourra arrêter ces plans diaboliques de l'Etat hébreu qui n'a de respect pour aucune institution internationale. Bilal Abderrahmane, un commerçant assis en face de sa villa devenue un amas de béton et de gravats, détruite par plusieurs obus de mortier qui l'ont touchée de plein fouet nous a dit : « c'est une grande perte, mais je remercie dieu d'avoir pris la décision de quitter les lieux avec ma petite famille quelques heures avant que les Israéliens n'occupent le quartier.L'argent va et vient et tant qu'on est en vie on peut recommencer. mes enfants et moi sommes indemnes et c'est le plus important. actuellement, nous sommes chez mes parents dans le quartier El Rimal, mais si cela continue toute la ville va brûler. imaginez que dans ce quartier paisible, ils ont utilisé le phosphore blanc. les israéliens ont perdu la tête. » Bilal s'en est sorti indemne de cette agression, peut-être provisoirement, puisque personne et dans aucun endroit à Ghaza ne peut estimer être en sécurité, mais ce n'est pas le cas des 23 victimes découvertes sous les décombres de leurs maisons et dans les rues de Tel Haoua, au lendemain du retrait des chars israéliens, qui peuvent revenir à tout moment. les habitants de ce quartier, près de 48 heures après le redéploiement des forces israéliennes, ne sont pas encore retournés dans leurs maisons ou ce qu'il en reste.


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