Algérie

Des milliers de faux-commerçants «autorisés» à exercer !



L'anarchie revient à chaque mois du Ramadan où les faux commerçants ont été autorisés non seulement à exercer dans la légalité mais d'occuper également les trottoirs et même les rues.En effet, les années passent, repassent et se ressemblent au sujet du mois du Ramadhan à travers l'ensemble du territoire national. Les habitants sont obligés de vivre dans l'anarchie durant tout un mois où des milliers de faux commerçants qui s'installent sur les espaces publics, trottoirs et occupent les rues et ruelles des chefs-lieu de wilaya, daïras et communes. Contrairement aux autres mois, ces faux commerçants ne seront pas traqués par les forces de l'ordre. Bien au contraire, ils activeront au et au su de tous et sous la protection des services de sécurité. Postés à l'entrée et à la sortie des rues reconverties pour la circonstance en des véritables «marchés géants», les policiers veillent sur la sécurité des biens et des personnes. Le comble est que des autorisations ont été délivrées aux milliers de commerçants du Ramadhan qui, auparavant, ne détiennent pas de registre de commerce et ne sont pas connus des services des impôts. Les prix de la marchandise qui sont abordables a contraint les citoyens à «boycotter» durant ce mois les magasins habituels. Pendant ces quatre premiers jours de jeûne, les faux commerçants ne sont pas concernés par la descente des contrôleurs de prix, ou par les agents d'hygiène. Cet état de fait a encouragé les faux commerçants d'étaler leurs marchandises sur des tables en plein air. Pour rappel, ces faux commerçants, surtout ceux qui sont spécialisés en fruits et légumes, refusent de se mettre en conformité de la loi et de rejoindre les nombreuses places disponibles des marchés couverts. D'ailleurs, ils ne veulent même pas parler de registre de commerce ou de se faire identifier afin d'échapper aux services des impôts. Pendant ce mois sacré, ils seront autorisés d'activer avec un simple document remis soit par les services de la daïra ou de l'Assemblée populaire communale (APC). Cet état de fait a provoqué la colère des commerçants ayant pignon sur rue dans le centre-ville. «Le fait d'autoriser ces individus à faire du commerce dans la rue et ce même à titre provisoire est une anarchie légalisée», ont-ils déclarés. Nos interlocuteurs ont ajouté qu'il est inadmissible et inacceptable que ceux qui respectent la loi soient pénalisés alors que les fraudeurs sont encouragés et autorisés à exercer dans l'anarchie. Ces derniers trouvent que par le fait de travailler au «noir» est plus rentable que de se mettre en conformité avec les lois de la République. En plus de cela, cette catégorie de vendeurs dans la rue attire le plus grand nombre des citoyens qui trouvent les prix plus abordables par rapport à ceux affichés par les commerçants en règle. Il est tout à fait normal qu'un commerçant qui ne paie pas un centime aux caisses de l'Etat propose des prix moins chers que celui qui exercent dans la légalité. Durant ces premiers jours du Ramadhan, les services des luttes contre les fraudes sont aux abonnés absents.


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