Algérie

Des milliers de citoyens dans la rue à Béjaïa



Des milliers de citoyens dans la rue à Béjaïa
Des milliers de personnes dans la rue à Béjaïa"La crise financière que traverse le pays commande de favoriser l'investissement et non de le bloquer pour des raisons opaques et par des procédés indignes d'un Etat de droit", ont écrit les organisateurs dans une lettre ouverte au Premier ministre.Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa a réussi, hier, son pari, en drainant des milliers de citoyens dans les artères de la ville de Béjaïa, dans une marche de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa. En effet, ce sont des milliers de personnes qui ont battu le pavé depuis le complexe agroalimentaire de Cevital jusqu'au siège de la wilaya. "Pour le déblocage des projets d'investissements dans la wilaya de Béjaïa" ; "Pour la réalisation de l'unité de trituration de graines oléagineuses du groupe Cevital" ; "Non à la mort programmée de nos entreprises" sont autant de slogans transcrits sur des banderoles géantes brandies par des manifestants tout au long du parcours. La procession humaine s'est ébranlée, vers 10h, de l'enceinte du complexe agroalimentaire de Cevital sous les cris des manifestants : "Assa Azekka, Cevital Yella Yella", "Cevital Yessawled, Ikheddamen rand awal", "Non aux blocages des projets d'investissement dans notre wilaya !" et "P-DG du port, dehors !".Outre la participation du mouvement associatif, de syndicats autonomes et de citoyens anonymes, on note la présence à la manifestation des parlementaires du RCD et de ses cadres dirigeants à Béjaïa, ainsi que le député du front El-Moustaqbal, Khaled Tazaghart, et des cadres de ce parti, ainsi que des militants du Rassemblement pour la Kabylie (RPK) et de nombreux opérateurs économiques.La longue procession humaine, scindée en carrés de manifestants, a été bien encadrée, et son caractère pacifique a été préservé et assuré grâce une organisation impeccable.Devant le siège de la wilaya, les membres du comité ont organisé une prise de parole, dont le modérateur n'était autre que le militant associatif dynamique, Yanis Adjlia. Ce dernier a tenu, avant d'inviter à s'exprimer les différents animateurs du mouvement associatif, les représentants des syndicats autonomes et les membres du comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa à lire une lettre ouverte adressée par ce dernier au Premier ministre, M. Tebboune. "Depuis plusieurs mois, le groupe Cevital est confronté au blocage du lancement d'une usine de trituration de graines oléagineuses. Cet état de fait est le résultat de l'attitude de la direction du port de Béjaïa qui refuse, en toute illégalité et jusqu'à ce jour, de procéder à l'accostage et au déchargement des équipements destinés à cette nouvelle usine", lit-on dans la lettre du comité adressée au Premier ministre. "Face à cette situation, en tant que citoyens soucieux de l'avenir du développement de notre wilaya, nous nous sommes constitués en comité de soutien aux travailleurs de Cevital qui vivent dans la hantise de voir leur outil de travail disparaître, après avoir assuré au pays la disponibilité d'un produit de large consommation", ajoutent les rédacteurs de la lettre avant de souligner que, selon des experts interrogés, il y a risque "d'impacts directs sur la pérennité de milliers d'emplois existants", et que cette situation, si elle devait durer encore, pourrait "hypothéquer de manière irrémédiable les milliers d'autres prévus dans le cadre de l'extension et de la modernisation de l'usine de Béjaïa".Blocage "illégal"Les membres du comité, qui se déclarent convaincus du "caractère illégal de la position de la direction du port de Béjaïa", tiennent à souligner que s'ils s'adressent publiquement au Premier ministre, il ne s'agit pas, pour eux, "de se substituer aux organes de direction de Cevital pour vous remettre le dossier ou le plaider". "Notre rôle se résume à défendre la pérennité des emplois dans notre région", expliquent-ils, ajoutant que "la crise financière que traverse le pays commande de développer l'outil de production existant, d'essayer d'en créer d'autres en favorisant l'investissement, et non pas en bloquant pour des raisons opaques et par des procédés indignes d'un Etat de droit".Plus loin, les rédacteurs de la lettre tiennent aussi à saluer l'ouverture au dialogue, la clairvoyance et la détermination du Premier ministre "à développer les secteurs à forte valeur ajoutée, créateurs d'emplois et de richesse pour le pays". Et de le rappeler "au sens des responsabilités" qui "commande d'aller vers un règlement de ce conflit qui n'a que trop duré". Après la lecture de cette lettre adressée par ledit comité au Premier ministre, le président du bureau régional du RCD de Béjaïa, le représentant du RPK, les membres des comités de soutien d'Akbou et d'Adekar, les syndicalistes autonomes du Satef, du Snapap, du SNETFP se sont relayés au micro pour déclarer leur soutien "indéfectible" aux travailleurs de Cevital et à tous les investisseurs bloqués dans la wilaya de Béjaïa et demander "le départ immédiat et inconditionnel du P-DG du port et l'ouverture d'une enquête sur sa gestion douteuse". Lors de la prise de parole, le premier vice-président du comité, Mourad Bouzidi, n'a pas manqué d'appeler les élus à l'APW d'assumer leurs responsabilités sur cette affaire. D'autant plus qu'une session de l'Assemblée est prévue les 12 et 13 de ce mois.Il y a lieu de signaler que les membres du comité n'ont pas été reçus par le wali. Selon eux, ce dernier les a orientés vers son secrétaire général. "Nous avons dit au secrétaire général de la wilaya qu'il nous avait reçus en vain lors de notre marche du 25 mai dernier et que, depuis, il n'a rien fait. Le refus du wali de nous recevoir aujourd'hui est un mépris pour nous tous ici", a clamé Sayad Kaci, président du comité, à sa sortie du siège de la wilaya, avant d'appeler les manifestants à rester mobilisés pour d'autres actions à venir et de se disperser dans le calme. La manifestation a ainsi pris fin sans le moindre incident.L. OUBIRA


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